Invité de la matinale de Public Sénat, le député de la Somme, Jean-Philippe Tanguy a expliqué la position de son groupe sur la proposition du gouvernement de présenter un nouveau texte sur l’immigration au début de l’année 2025. Le député de la commission des finances a également détaillé la position de son groupe sur le vote du budget, sans évoquer précisément les amendements que son groupe défendra.
Budget de la Sécu : le Sénat devrait à nouveau s’opposer à la copie du gouvernement
Par Public Sénat
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Le budget de la Sécurité sociale ne sera pas examiné au Sénat avant novembre, mais la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, prépare le terrain. Mardi matin, elle est venue présenter le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2019 devant les sénateurs du groupe Union centriste. Agnès Buzyn a ensuite traversé la Cour d’honneur du Sénat pour se rendre du côté du Petit Luxembourg, où Gérard Larcher, président LR de la Haute assemblée, l’attendait pour un déjeuner. Ce soir, c’est Emmanuel Macron en personne qui prend le relais en recevant à l’Elysée les députés et sénateurs de la majorité présidentielle membres des commissions des affaires sociales.
« Je viens présenter le PLFSS avec un budget qui sera pour la première fois, depuis 18 ans, à l’équilibre » ne s’est pas privé de rappeler la ministre de la Santé, interrogée par Public Sénat avant son arrivée à la réunion du groupe centriste (voir la vidéo, images d'Aurelien Romano) . Au Sénat, où la majorité est détenue par l’alliance LR-UDI, pourra-t-elle s’appuyer sur les 51 sénateurs du groupe UC ? « Je pense. J’aurai cette discussion ouverte avec eux. Mais je pense pouvoir les convaincre à la fois de la rigueur avec laquelle je gère le budget de la Sécurité sociale et à la fois des orientations qui visent à protéger les plus vulnérables ». Elle en veut pour preuve « des mesures sur la solidarité qui n’ont jamais été prises jusqu'à présent, notamment le reste à charge zéro, c’est une réforme que tous les ministres de la Santé auraient rêvé de faire depuis 50 ans. Et il y a une mesure d’accessibilité aux complémentaires santé pour les plus démunis, qui va toucher 1,4 million de personnes, qui va permettre d’accéder à une complémentaire santé pour moins de 1 euro par jour. C’est une très belle mesure sociale ».
Alain Milon : « Je ne pense pas que nous pourrons voter le PLFSS »
A peu près au même moment, à l’autre bout du Palais du Luxembourg, dans un sous-sol qui mène à la Salle Médicis, Alain Milon rejoint la réunion du groupe LR. Il y aura encore du boulot pour convaincre le président de la commission des affaires sociales. Comme l’année dernière, il ne devrait pas voter en l’état le budget de la Sécu.
« Je ne pense pas que nous pourrons voter le PLFSS tel qu’il est présenté, dans la mesure où l’essentiel des recettes finançant la Sécurité sociale vient maintenant de la CSG. Et nous n’étions pas favorables à la suppression des cotisations sociales et à la mise en place de la CSG. Comme ça n’a pas changé depuis l’année passée, il n’y a aucune raison que nous changions d’avis sur le sujet » explique Alain Milon à Public Sénat (voir ci-dessous, sonore d'Aurelien Romano). La droite dénonce depuis un an la hausse de 1,7 point de la CSG pour les retraités qui permet de financer les suppressions des cotisations pour les actifs. Elle était d’ailleurs revenue provisoirement sur cette hausse l’an dernier, lors du PLFSS. Et ce n’est pas l’exemption pour 300.000 retraités annoncée par le gouvernement qui suffira à leurs yeux.
Pour le président de la commission des affaires sociales, c’est la philosophie même qui en résulte qui pose problème. « C’est de plus en plus une bercysation du système. On abandonne de plus en plus le système solidaire mis en place en 1945 pour un système assurantiel », dénonce le sénateur du Vaucluse, où c’est l’impôt, via la CSG, qui finance la protection sociale, et non les cotisations payées par les salariés. Conclusion d’Alain Milon : « De toutes évidences, les nouvelles orientations de la Sécu sont financières, budgétaires et pas solidaires ». La révision constitutionnelle, qui prévoit « que le PLF et le PLFSS pourront être examinés en même temps » en est à la preuve, selon le sénateur LR. Il ajoute :
« C’est un système à l’anglo-saxonne. On n’a jamais consulté les Français pour leur demander s’ils étaient d’accord ».
La majorité sénatoriale ira cependant au bout de l’examen du texte. Pour que le Sénat puisse imprimer sa marque. Et aussi « car il y a des mesures intéressantes » reconnaît Alain Milon. « Les mesures de santé d’Agnès Buzyn, comme sur les médicaments innovants ou l’imagerie médicale, sont intéressantes » reconnaît ce médecin de profession. Côté équilibre des comptes, s’il reconnaît que « ça va moins mal », mais il souligne qu’il y a « un milliard d’euros de déficit pour les hôpitaux ».
L’équilibre du budget de la Sécu, « un satisfecit » pour Jean-Marie Vanlerenberghe
Le rapporteur de la commission des affaires sociales n’est pas tout à fait sur la même longueur d’onde que son président. Il s’agit de Jean-Marie Vanlerenberghe, sénateur du groupe UC, membre du Modem, parti allié à La République En Marche. A la sortie de sa réunion de groupe, après avoir passé une bonne heure avec Agnès Buzyn, il se félicite de l’équilibre du budget de la Sécu, « la première fois depuis 18 ans. Évidemment, c’est un satisfecit pour nous ». Regardez :
Il salue aussi la reprise de certaines mesures du plan santé dans le PLFSS. « C’est plutôt réjouissant car ces mesures ont été approuvées par une très grande majorité, par toutes les associations et les partenaires sociaux » dit-il, soulignant aussi « les mesures qui visent à réduire les déserts médicaux ». Les sénateurs centristes ont alerté la ministre sur ce sujet crucial. Reste qu’à regarder le résultat du vote du groupe UC l’an dernier, il y a encore du travail pour les convaincre. 44 sénateurs centristes avaient voté pour le texte… modifié par le Sénat.