Budget de la sécu : « Les retraites vont être payées, elles ne seront pas forcément augmentées du taux de l’inflation », affirme la ministre de la santé 

Invitée de la matinale de Public Sénat, la ministre de la Santé est revenue sur les apports du Sénat au budget de la sécurité sociale. Les sénateurs, qui se prononcent aujourd’hui sur le texte, ont notamment voté la revalorisation des retraites, la création d’une taxe lapin ou encore l’augmentation du temps de travail annuel.
Henri Clavier

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Selon la ministre de la santé, Geneviève Darrieussecq, le gouvernement défend un budget « d’économies » et « d’efforts ». Une approche qui pourrait compromettre la recherche d’un compromis en commission mixte paritaire alors que le Sénat doit se prononcer aujourd’hui sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale. Si la chambre haute a remanié le texte, les députés du groupe Ensemble pour la République (EPR) s’opposent encore à l’allègement d’exonérations patronales. Le gouvernement souhaitait initialement réaliser des économies à hauteur de 4 milliards d’euros avant de réduire la voilure. En difficulté pour trouver des compromis au sein du socle commun, la tâche se révèle tout aussi difficile avec les oppositions. 

Une commission mixte paritaire sous tension 

Alors que le Rassemblement national menace de voter une motion de censure, celle-ci pourrait intervenir avant même le vote du projet de loi de finances et avoir lieu à sur le projet de loi de financement de la sécurité sociale. Néanmoins, la ministre de la santé évoque « une recherche démagogique de solutions » de la part des oppositions. Un compromis avait cependant été trouvé avec le groupe de Laurent Wauquiez (La Droite républicaine) sur la revalorisation des pensions de retraite. « Les retraites vont être payées, elles ne seront pas forcément augmentées du taux de l’inflation », explique Geneviève Darrieussecq. Le Sénat a adopté une revalorisation à hauteur de la moitié de l’inflation, soit une augmentation de 0,9 % au 1er janvier 2025.  Le Sénat a néanmoins inclus une autre revalorisation, à partir du 1er juillet 2025, pour les retraites inférieures à 1 500 euros brut par mois pour atteindre le niveau de l’inflation.  

« Je ne suis pas du tout opposée à la taxe lapin » 

Avant que la Chambre haute vote sur le PLFSS, la ministre de la Santé est revenue sur les modifications apportées par les sénateurs au texte. En reprenant la position du gouvernement, Geneviève Darrieussecq affirme ne pas être hostile à l’allongement de la durée annuelle du temps de travail. « Il faut tout poser sur la table, mais le discuter, le discuter avec les partenaires sociaux », assure la ministre de la santé. Pour les membres du gouvernement, l’enjeu est de trouver « de nouveaux moyens de financement » pour le système de solidarité français. Geneviève Darrieussecq se prononce d’ailleurs en faveur d’une « loi d’orientation et de transformation de notre système de santé », sans en préciser les contours. 

Je ne suis pas du tout opposée à la taxe lapin », affirme également la ministre de la santé au sujet d’un autre apport régulier des sénateurs au PLFSS. Une mesure qui doit permettre de faire payer les patients n’honorant pas leur rendez-vous. Néanmoins, la mesure a reçu un avis défavorable du gouvernement et durant la discussion en séance publique, la ministre rappelait que l’Assurance maladie n’aurait pas les moyens de savoir si les rendez-vous étaient honorés ou non. « Ça ne peut pas être pris en charge par l’assurance maladie », répète Geneviève Darrieussecq. 

Partager cet article

Dans la même thématique

Budget de la sécu : « Les retraites vont être payées, elles ne seront pas forcément augmentées du taux de l’inflation », affirme la ministre de la santé 
3min

Politique

Parlement européen : « la droite traditionnelle pro-européenne joue avec l’extrême droite » pour Javier Moreno Sanchez   

« Un discours ferme et rassembleur ». Pour la députée centriste du groupe Renew, Fabienne Keller, les propos tenus par Ursula von der Leyen sont « absolument essentiels en ce moment historique où nous sommes en tension maximum avec Vladimir Poutine ». La présidente de l’exécutif européen a en effet annoncé une esquisse de nouvelles sanctions contre la Russie. Dans ce contexte, l’eurodéputée française estime que « la défense que l’on n’a pas voulue dans les années 50, s’impose à nous » désormais.   « C’est un peu tard mais elle commence à réagir »   Concernant le conflit israélo-palestinien, l’eurodéputé espagnol Javier Moreno Sanchez espère que qu’Ursula von der Leyen ira plus loin dans la condamnation des actes commis par l’Etat hébreu. « Ce que nous lui demandons, c’est qu’elle agisse avec la même fermeté dans les deux guerres qu’on a à nos portes ». A la surprise générale, la présidente de la Commission a annoncé vouloir suspendre une partie de l’accord d’association entre l’Union européenne et Israël, mais pour le social-démocrate, c’est l’ensemble de ce texte qui doit remis en cause.     Mais pour l’eurodéputé espagnol, l’urgence est de ne pas revenir sur les grands textes des précédentes mandatures de la Commission. Qu’il s’agisse du pacte migratoire ou des mesures écologiques, « il ne faut pas qu’Ursula von der Leyen démonte les propositions qu’elle a faites (…) on ne savait pas que la droite traditionnelle pro-européenne allait jouer avec l’extrême droite ».  « Ce n’est pas une Europe sociale, mais une Europe militariste »   Le groupe des Conservateurs et réformistes est nettement plus critique vis-à-vis du grand oral de la présidente de la commission. L’élu roumain Gheorghe Piperea souhaite la démission de la commissaire allemande. En juillet, il faisait déjà partie de ceux qui avait voté une motion de censure à l’encontre de cette dernière. Pour cet eurodéputé conservateur l’Union européenne nourrirait le conflit ukrainien en multipliant ses aides, notamment militaires. Ce député a par ailleurs dénoncé l’accord commercial conclu « sur un terrain de golf en Ecosse » entre Ursula von der Leyen et Donald Trump, le qualifiant « d’échec ».    Retrouver l’intégralité de l’émission en intégralité ici  

Le

Avis d’arret de travail Illustration
9min

Politique

Report de congés pour cause d’arrêt maladie : la délégation aux entreprises du Sénat saisit Sébastien Lecornu face à une décision « terrible » pour les PME

« Je saisis par courrier le premier ministre pour qu’une action au sommet de l’Etat soit engagée dans les plus brefs délais auprès des instances européennes », annonce à publicsenat.fr le président de la délégation aux entreprises du Sénat, le sénateur LR Olivier Rietmann, alors qu’un salarié malade pendant ses vacances pourra reporter ses congés, selon une décision de la Cour de cassation.

Le