Budget de la Sécurité sociale : « Pour l’instant, je vois les concessions, je ne vois pas les économies alternatives », regrette Frédéric Valletoux 

Invité de la matinale de Public Sénat, le député Horizons, Frédéric Valletoux, évoque le retour du budget de la Sécurité sociale à l’Assemblée nationale. Un moment crucial pour la survie du gouvernement qui doit trouver un équilibre entre les économies souhaitées et les concessions accordées au Parti socialiste.
Henri Clavier

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Après avoir entraîné la chute du gouvernement de Michel Barnier en décembre, le budget de la Sécurité sociale revient au Palais Bourbon où son examen en commission par les députés commence aujourd’hui. Un sujet particulièrement délicat pour le gouvernement qui devra à la fois réaliser des économies importantes, mais également retranscrire les concessions accordées aux socialistes. Pour le président de la commission des affaires sociales à l’Assemblée nationale, le député Horizons, Frédéric Valletoux, l’enjeu est clair, il s’agit de trouver « un chemin de passage qui satisfait une majorité dans l’hémicycle à l’Assemblée ». 

« Le risque c’est de voir le déficit repartir » 

« Au 1er janvier, on a un déficit de 18 milliards des comptes sociaux », note Frédéric Valletoux qui rappelle que les députés devront se prononcer sur le texte issu du Sénat qui ramène le déficit de la Sécurité sociale aux alentours de 15 milliards d’euros. Un équilibre que les députés du bloc central aimeraient respecter. « Le risque c’est de voir le déficit repartir », prévient Frédéric Valletoux qui annonce que les concessions ne doivent pas se faire « au prix de l’explosion du déficit ». Parmi les concessions accordées aux socialistes, le Premier ministre s’est engagé à revoir à la hausse, à hauteur d’un milliard supplémentaire, l’objectif national de dépenses de l’assurance maladie, et a promis l’annulation du déremboursement des médicaments. François Bayrou est également revenu sur l’augmentation du délai de carence dans la fonction publique. 

Les pistes d’économies en discussion 

Néanmoins, pour Frédéric Valletoux, l’accord avec les socialistes ne doit pas compromettre la réduction du déficit de la Sécurité sociale qui pourrait atteindre 28 milliards d’euros en 2026, selon l’ancien ministre de la santé. « Pour l’instant, je vois les concessions, je ne vois pas les économies alternatives », regrette Frédéric Valletoux. Certains éléments, déjà discutés, devraient être remis sur la table pour trouver les équilibres. Parmi ces sujets, l’ajout de sept heures de travail supplémentaires, voté au Sénat en première lecture devrait revenir même s’il suscite « de l’incompréhension et de la résistance », selon le député Horizons. Le débat sur le montant des exonérations de cotisations sociales devrait également faire son retour. En revanche, les économies ne devraient pas être réalisées sur l’Aide médicale d’Etat malgré la volonté du ministre de l’Intérieur. « On peut ajuster à la marge, mais c’est une politique de santé publique », pointe Frédéric Valletoux, peu enclin à réduire le financement de l’Aide médicale d’Etat. 

Frédéric Valletoux ne croit pas à un retour sur l’âge légal de départ à la retraite 

Les négociations sur la réforme des retraites devraient également être scrutées. « Je crois toujours dans les vertus du dialogue », assure l’ancien ministre de la santé qui estime qu’il « peut y avoir des avancées ». Parmi les avancées envisagées, la prise en compte de la pénibilité ou des carrières des femmes sont évoquées, mais Frédéric Valletoux se montre sceptique sur la possibilité de revenir sur l’âge légal de départ. « Qu’on ne fasse pas croire que dans une société où il y a de moins en moins d’actifs et de plus en plus de pensions à honorer, on puisse revenir en arrière sur l’âge de départ », lance le député Horizons. 

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