Budget : la porte-parole du gouvernement exclut pour l’instant un 49-3 en 1ère lecture

Invitée de la matinale de Public Sénat, la porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, est revenue sur les difficultés rencontrées par le socle commun dans les débats sur l’adoption de la première partie du projet de loi de finances. Pour l’instant le recours au 49.3 reste exclu mais pourrait être dégainé par la suite.
Henri Clavier

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

« Notre approche est assez simple, on a proposé une copie initiale qui fonctionne », assure la porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, qui défend un budget proposant 60 milliards d’économies. Pourtant, depuis le début de l’examen du projet de loi de finances à l’Assemblée nationale, le gouvernement enchaîne les revers et voit sa copie profondément remaniée. 

En cause, des divergences entre les soutiens du gouvernement qui ont offert plusieurs victoires à la gauche, en commission comme dans l’hémicycle. Hier soir, les députés ont notamment supprimé les crédits alloués au Service national universel. Alors que les débats doivent reprendre mardi 5 novembre sur la partie recettes du texte, le gouvernement se refuse encore à utiliser l’article 49 alinéa 3 qui permet d’adopter le texte sans vote. Néanmoins, le principe de l’utilisation du 49.3 a été évoqué en conseil des ministres, le 23 octobre, seul préalable à son utilisation. 

« J’ai du mal à comprendre qu’on puisse nous reprocher de laisser les débats se tenir » 

Face aux critiques soulignant la verticalité de l’approche gouvernementale, Maud Bregeon assure vouloir laisser les parlementaires travailler. « J’ai du mal à comprendre qu’on puisse nous reprocher de laisser les débats se tenir. Notre souhait c’est de laisser le débat se tenir jusqu’au bout », continue Maud Bregeon qui explique que le gouvernement ne souhaite pas utiliser le 49.3 avant la fin de l’examen du texte en première lecture. Soucieux de respecter le Parlement, le gouvernement cherche encore son point d’équilibre. « Il faut laisser la possibilité aux députés de voter sur le budget qu’ils ont eux-mêmes construit », avance la porte-parole du gouvernement, « au point d’assumer des défaites au sein de l’hémicycle ». En réalité, le recours au 49.3 apparaît surtout comme l’ultime recours face à une Assemblée nationale fragmentée et alors que le RN pourrait voter une motion de censure. 

Un 49.3 en deuxième lecture ? 

Si Maud Bregeon répète vouloir « laisser les parlementaires s’exprimer sur le budget qu’ils auront façonné », la méthode pourrait changer avec le début de l’examen du texte au Sénat. Bénéficiant d’une assise plus large au Sénat, le gouvernement devrait profiter du passage du projet de loi de finances par la haute chambre pour rapprocher le texte de sa copie initiale. « J’attends du Sénat qu’il poursuive les discussions. Il aura à cœur de pousser ses propositions, il y a des attentes très fortes sur les efforts demandés aux collectivités », concède Maud Bregeon. Une option qui pourrait permettre au gouvernement de gagner du temps et d’économiser le recours à un article 49.3 particulièrement impopulaire et qui pourrait faire tomber le gouvernement. « Ça dit quelque chose du respect que l’on a pour le Parlement », assure la porte-parole du gouvernement.

Partager cet article

Dans la même thématique

Capture
5min

Politique

Accord du Mercosur : aubaine ou menace ?

Le 18 décembre, lors du Conseil européen à Bruxelles, les 27 devraient donner leur feu vert à l’accord commercial avec les pays du Mercosur. Prise en étau entre les droits de douanes américains et la Chine, l’Union européenne cherche de nouveaux débouchés pour son industrie et son agriculture. Mais certains pays, comme la France, craignent un dumping sur les prix et les normes environnementales. Alors l’accord avec le Mercosur est-il un bon deal pour l’UE ? « Ici l’Europe » ouvre le débat, avec les eurodéputés Saskia Bricmont (Les Verts/ALE, Belgique) et Charles Goerens (Renew, Luxembourg).

Le

Budget : la porte-parole du gouvernement exclut pour l’instant un 49-3 en 1ère lecture
4min

Politique

« Il faut qu’autour des écoles, on n’ait pas de MacDo et de kebabs », déclare la sénatrice des Bouches-du-Rhône Brigitte Devésa

Le surpoids semble être la nouvelle épidémie du XXIè siècle. En France, près de la moitié de la population est concernée, constituant un véritable enjeu de santé publique. De quoi alerter le législateur qui entend renforcer les mesures de prévention et d’accompagnement sur le sujet. Axel De Tarlé reçoit la sénatrice Brigitte Devésa et le nutritionniste créateur du nutri-score Serge Hercberg pour en débattre dans l’émission Et la santé ça va ?.

Le

Budget : la porte-parole du gouvernement exclut pour l’instant un 49-3 en 1ère lecture
5min

Politique

Budget de l’agriculture : le Sénat adopte des crédits en baisse, la gauche dénonce les coupes dans la transition écologique

Dans la nuit de vendredi à samedi, le Sénat a adopté les crédits de la mission agriculture du budget 2026. En prenant en compte les crédits européens, les dépenses fiscales et sociales, l’enveloppe allouée à l’agriculture s’élève à 25 milliards. Toutefois les crédits sont en baisse par rapport au dernier exercice effectivement exécuté en 2024. A gauche, les sénateurs ont dénoncé les fortes coupes dans la transition écologique.

Le

Budget : la porte-parole du gouvernement exclut pour l’instant un 49-3 en 1ère lecture
2min

Politique

Dermatose des bovins : « Nous ne laisserons aucun éleveur seul », promet Annie Genevard

Alors que le Sénat examine les crédits de la mission agriculture du budget 2026, la ministre, Annie Genevard a assuré que l’Etat serait aux côtés des éleveurs de bovins touchés par la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) et a réaffirmé la politique d’abattage de toutes les bêtes des foyers affectés et d’une vaccination élargie.

Le