Budget : « La pression fiscale pourrait être un peu plus équitablement répartie », estime Jean-Noël Barrot

Ce jeudi, Jean-Noël Barrot, ministre délégué démissionnaire chargé de l’Europe et vice-président du MoDem était l’invité de la matinale de Public Sénat. Il a notamment évoqué les rumeurs d’une augmentation des impôts dans le projet de loi de finances pour 2025, ainsi que de la non-transmission de documents budgétaires par le gouvernement au Parlement.
Camille Gasnier

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Le gouvernement pourrait-il augmenter les impôts ? Hier, sur France 2, Gérald Darmanin, ministre démissionnaire de l’Intérieur, a avancé que « Michel Barnier a dit qu’il était pour la justice fiscale. Généralement, quand on dit qu’on est pour la justice fiscale, c’est que l’on est pour l’augmentation des impôts ». Alors qu’il avait annoncé qu’il souhaitait figurer dans le nouveau gouvernement, il a affirmé qu’il était « hors de question » qu’il entre dans un gouvernement ou soutienne à l’Assemblée nationale « un gouvernement qui augmente les impôts ». Face à cette déclaration, le Premier ministre a alerté sur l’état des finances publiques : « La situation budgétaire du pays que je découvre ce matin est très grave », en ajoutant que « cette situation mérite mieux que des petites phrases. Elle exige de la responsabilité ». Pour Olivier Marleix, « l’idée d’augmenter les impôts est une rumeur lancée par M. Darmanin pour permettre à Darmanin de la commenter […] tout le monde a bien compris que les impôts, c’est le problème et pas la solution ».

Sur cette question, Jean-Noël Barrot estime que face à une « pression fiscale très forte », il est nécessaire de rééquilibrer la répartition des impôts. Si le ministre démissionnaire considère que la priorité est de « baisser les dépenses en utilisant plus efficacement l’argent public », il ajoute que « l’idée n’est évidemment pas d’augmenter » la pression fiscale, mais qu’il est opportun de « s’interroger sur la répartition de l’effort fiscal, c’est-à-dire sur la justice ou la justesse de la distribution de cette pression fiscale ». Le vice-président du MoDem évoque également une solution autour des cotisations salariales. Il promeut un allègement de ces cotisations en fonction du niveau de rémunération : « En rééquilibrant ces allégements de charge on pourrait réenclencher la dynamique salariale, l’incitation des employeurs à augmenter la rémunération de leurs salariés ».

Documents budgétaires : « J’invite le gouvernement à transmettre le plus rapidement possible les éléments nécessaires »

Sur la situation budgétaire actuelle, s’il admet que les délais sont « serrés », Jean-Noël Barrot souhaite que « l’Assemblée nationale et le Sénat puissent être le destinataire le plus rapidement possible des éléments précis pour se mettre à travailler ». Éric Coquerel, président de la commission des finances à l’Assemblée nationale, et Charles de Courson, rapporteur général du budget demandent depuis plusieurs jours la remise des lettres-plafonds par le Premier ministre. Mardi, ils ont usé de leur pouvoir de contrôle sur pièces et sur place en allant à Matignon les chercher, en vain. Hier, les deux députés se sont rendus à Bercy pour obtenir ces mêmes documents, sans résultat. Pour Jean-Noël Barrot, ministre délégué démissionnaire en charge de l’Europe mais également député de la 2e circonscription des Yvelines et président de la commission des affaires étrangères, plus le Parlement a le temps « pour s’approprier ces questions, plus il peut le faire de manière constructive ».

« Nous ferons tout pour que Michel Barnier puisse réussir »

Alors que Michel Barnier a averti qu’il poursuivait aujourd’hui sa dernière journée de consultation dans le but de former son gouvernement, le vice-président du MoDem a annoncé que son parti fera tout « pour que Michel Barnier puisse réussir » dans la constitution d’un gouvernement. Il précise que « le MoDem souhaite être l’un de ses acteurs du rassemblement de la gauche à la droite modérée ». Un gouvernement qui ne devrait pas être uniquement composé de ministres issus de la droite selon Jean-Noël Barrot. Or, il affirme que « certains représentants de la droite républicaine » ont considéré « que le gouvernement Barnier était l’occasion d’une réhabilitation de la droite républicaine ».

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