« Nous serons intraitables sur cette question », lance la maire de Nantes. « Nous socialistes sommes rentrés dans ce débat budgétaire avec comme objectif de faire tomber le totem de la macronie : la réforme des retraites ». Hier soir, un peu après 20 heures, les sénateurs ont rejeté la suspension de la réforme des retraites, par 190 voix pour et 108 voix contre.
Après le vote solennel sur le PLFSS en fin de journée, une Commission mixte paritaire (CMP) se tiendra à partir de 19h30 réunissant en son sein sept députés et sept sénateurs afin de parvenir à un compromis. A n’en pas douter, ce conclave à peu de chance d’aboutir. Le texte sera alors renvoyé à l’Assemblée nationale pour une nouvelle lecture.
« Je doute que la CMP soit conclusive », assure Johanna Rolland. « C’est donc à l’Assemblée que le dernier mot sera dit. Nous y mettrons toutes nos forces, mais il n’est pas concevable que la suspension de la réforme ne soit pas une avancée tangible pour les Français ».
« Nous voterons la censure en fonction de ce qu’il y aura sur la table »
Dès lors, les socialistes vont-ils rejoindre les oppositions pour une censure du gouvernement ? Rien n’est moins sûr. La maire de Nantes reste attachée à la nécessité de trouver un accord : « les socialistes ont donné la preuve ces derniers mois qu’ils étaient prêts au compromis », se félicite-t-elle. « Le travail n’est donc pas terminé ».
Pourtant un détail pourrait bien faire changer d’avis les socialistes. Depuis sa prise de fonction, le Premier ministre Sébastien Lecornu se refuse à l’utilisation du 49-3 pour faire adopter le budget. « Je pense que l’abandon du 49-3 est une forme de maturité de la part du gouvernement », reconnaît Johanna Rolland qui précise que son utilisation pourrait conduire les socialistes à voter une censure. « Ce serait un échec. Nous voterons la censure en fonction de ce qu’il y aura sur la table ».
« J’invite Raphaël ! »
Déjà houleux, les débats budgétaires ont été ponctués par le baromètre Odoxa et Mascaret pour Public Sénat et la presse régionale qui indique que le président du Rassemblement national Jordan Bardella remporterait la prochaine présidentielle et ce, quel que soit son adversaire. Johanna Rolland entend bien que la gauche ait un candidat commun : « Deux candidats de la gauche ce n’est pas la même chose que huit candidats de la gauche », explique la maire assurant qu’une candidature commune avec la France Insoumise était inenvisageable.
Alors que Raphaël Glucksmann a indiqué ne pas vouloir participer à une primaire de la gauche, Johanna Rolland appelle à ce que tout soit fait pour « empêcher l’arrivée de Jordan Bardella ». « S’il y a sept candidats de gauche, nous aurons failli », prévient-elle. « J’invite Raphaël [Glucksmann] à venir mettre son talent au service du collectif ».