Le rapport du sénateur LR Bruno Belin, en vue de l’examen de la mission sécurité du budget 2025, pointe l’impact financier des JO de Paris 2024 et de la crise en Nouvelle-Calédonie sur les finances de la gendarmerie et de la police. Conséquence : la police a renoncé à remplacer plus de 2.000 voitures et la gendarmerie n’a pas payé ses loyers à de nombreuses communes. Les budgets de la police et de la gendarmerie sont en revanche en hausse en 2025.
Budget : « L’effort repose à 70 % sur des hausses de prélèvements », selon Pierre Moscovici
Par Public Sénat
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Il n’a pas la même vision. Alors que le gouvernement a présenté le budget 2025 et le budget de la Sécu ce jeudi soir, en Conseil des ministres, le Haut Conseil des finances publiques, présidé par Pierre Moscovici, n’a pas la même lecture des choses. Celle-ci est moins optimiste.
S’il salue dans son avis les efforts fait par le gouvernement Barnier, il met en garde. « La prévision de déficit public de 5,0 points de PIB pour 2025 est fragile du fait de l’optimisme du scénario macroéconomique sur lequel elle repose et de l’ampleur des mesures à mettre en œuvre sans que celles-ci soient documentées à ce stade », pointe l’institution.
Auditionné ce jeudi soir à l’Assemblée, Pierre Moscovici a mis les pieds dans le plat au sujet du déficit 2024. « Entre ce que vous avez voté et ce qui sera en principe réalisé, il y a 1,7 point de PIB (produit intérieur brut, ndlr) et 52 milliards d’euros. Je crois qu’on peut dire que c’est absolument considérable et totalement inédit », a affirmé Pierre Moscovici. Il sera auditionné demain matin par les sénateurs de la commission des finances.
« Incertitude non négligeable »
Dans son avis, le Haut conseil considère notamment que « la prévision de recettes, de dépenses et donc de solde public pour 2024 est encore affectée d’une incertitude non négligeable, mais est cohérente avec les informations comptables et budgétaires disponibles et avec le scénario macroéconomique. En revanche, il estime que le scénario macroéconomique pour 2025 est dans l’ensemble fragile », est-il précisé. De plus, « le détail des économies attendues sur le budget de l’État et les dépenses d’assurance-maladie, ainsi que certaines hausses de prélèvements obligatoires (baisse des allègements généraux de cotisations, mécanisme d’imposition minimale pour les particuliers), notamment, ne sont pas documentés ».
L’institution présidée par Pierre Moscovici lance aussi un pavé dans la marre. Contrairement à ce qu’affirme le premier ministre, qui soutient que sur les 60 milliards d’euros d’efforts, les deux tiers (40 milliards) viennent des économies et un tiers (20 milliards) vient des hausses d’impôts, le Haut conseil fait un tout autre calcul : « Cet effort repose à 70 % sur des hausses de prélèvements obligatoires (30 Md€, soit un point de PIB) et à 30 % sur les dépenses (12 Md€, soit 0,4 point de PIB) », est-il écrit dans l’avis, qui fixe le total de « l’effort structurel » à 42 milliards, un chiffre qui diffère des 60 milliards du gouvernement, en raison « d’un mode de calcul différent ». De quoi nourrir les questions des sénateurs, vendredi matin, pour son audition au Sénat.
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