Le Parlement a débuté en commission l’examen du projet de loi de finances pour 2020. Ce prochain budget, qui fait la part belle aux baisses d’impôts (près de 9,3 milliards d’euros pour les ménages, dont 5 milliards de baisses de l'impôt sur le revenu), est présenté comme une réponse à la crise sociale et au mouvement des gilets jaunes. Cette lecture n’est pas partagée par le sénateur communiste Éric Bocquet, qui était l’invité de Parlement Hebdo. « On habille ce budget de l’étiquette post-gilets jaunes, mais c’est un leurre. Macron est un révolutionnaire dangereux. Il a écrit un livre en 2016, Révolution, mais c’est une révolution ultralibérale », a déploré l’élu du Nord.
« Oui, évidemment, c’est séduisant de baisser les impôts. Mais dans le même temps, on déshabille les services publics, les collectivités, l’hôpital qui a tant de besoins. On déshabille Pierre pour habiller Paul », regrette ce sénateur membre de la commission des Finances.
Le communiste a également critiqué la suppression de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) en 2018. France Stratégie a publié un rapport sur les conséquences de cette réforme, principalement les gains sur les foyers qui s’en acquittaient. Mais rien sur les apports à l’économie réelle. « Les effets sont difficiles à mesurer. Ce qui est certain, c’est ce qu’elle a profité aux 5% les plus riches. Ce n’est pas un scoop ». Alors que sa commission réclame depuis des mois à Bercy des données sur le sujet – ce qui a occasionné des tensions avec le ministre en audition le 1er octobre – Éric Bocquet considère que « les parlementaires ne sont pas respectés ».