Contrairement à l’année dernière, le gouvernement ne devrait pas miser sur l’abstention du Rassemblement national pour faire adopter le projet de loi de financement de la Sécurité sociale. Alors que Michel Barnier anticipait une abstention des députés du Rassemblement national, ces derniers avaient finalement voté la censure. Un an plus tard, et pour éviter la même issue, Sébastien Lecornu a fait le choix de négocier avec les socialistes. « Nous voterons contre les budgets », prévient Laurent Jacobelli, député et porte-parole du RN, ulcéré par le choix du Premier ministre de se tourner vers le Parti socialiste.
Laurent Jacobelli dénonce une « soumission au Parti socialiste »
« Le Premier ministre a officiellement déclaré qu’il voulait travailler avec tout le monde mais officieusement a fait un accord avec le PS. La France a besoin de tout sauf d’un budget socialiste », juge le porte-parole du RN. L’Assemblée nationale devrait examiner, ce jeudi, une hausse de la CSG sur le capital, une mesure voulue par les socialistes et qui pourrait rapporter environ 3 milliards d’euros. « Monsieur Lecornu, par soumission au Parti socialiste va accepter une hausse de la CSG », tacle Laurent Jacobelli qui accuse le Premier ministre de vouloir conserver son poste.
« Le Premier ministre a fait mine de ne pas comprendre ce que l’on voulait »
Le député de Meurthe-et-Moselle reproche au chef du gouvernement, qui a reçu Marine Le Pen et Jordan Bardella à Matignon hier, de ne pas prendre en compte les propositions du Rassemblement national pour le budget. « Il n’y a pas d’opposition plus constructive que la nôtre. Le Premier ministre a fait mine de ne pas comprendre ce que l’on voulait. Nous avons essayé depuis le début de diminuer les taxes sur les entreprises, baisser les impôts », avance Laurent Jacobelli. « Quand on le rencontre, il nous écoute, on s’en va et il appelle Olivier Faure pour savoir ce qu’il doit faire », ajoute le porte-parole du RN tout en reconnaissant une forme de caricature.
Par conséquent, le parti de Marine Le Pen défend une censure du gouvernement afin de provoquer une dissolution à l’issue de laquelle il espère remporter une majorité absolue de députés. Une confiance entretenue par les récents sondages faisant de Jordan Bardella le grand favori de l’élection présidentielle de 2027. « C’est un plafond de verre qui a sauté », se réjouit Laurent Jacobelli.