« Je suis prêt à bouger sur un certain nombre de lignes, dès lors qu’on m’explique comment on arrive à tenir un déficit qui soit tenable pour tout le monde », assure le président des députés Modem, Marc Fesneau qui place le seuil d’acceptabilité autour de 20 milliards pour le budget de la sécurité sociale. Après la réunion entre les cadres du Parti socialiste et Sébastien Lecornu à Matignon, une partie du bloc central affiche son optimisme pour trouver un compromis sur le budget de la sécurité sociale, qui revient à l’Assemblée nationale aujourd’hui, puis sur le budget de l’Etat.
« Nous pouvons dire que nous progressons, que nous sommes dans une approche qui peut permettre d’aboutir à un compromis », a déclaré le premier secrétaire du PS, Olivier Faure à l’issue des échanges avec le premier ministre.
« Je pense qu’on peut y arriver pour le PLFSS »
« On commence à voir ce que peuvent être les balises », estime Marc Fesneau, évoquant notamment la hausse de la CSG sur le patrimoine pour convaincre les socialistes de voter le budget de la Sécurité sociale. L’Assemblée nationale avait voté l’augmentation de la CSG sur le patrimoine pour la porter à 10,6 % avant que le Sénat revienne sur cette hausse. Malgré l’échec de la commission mixte paritaire et l’opposition frontale du Sénat au projet de suspension de la réforme des retraites, Marc Fesneau refuse de blâmer la droite sénatoriale rappelant que les sénateurs sont dans leur rôle et que la chambre haute dispose d’une majorité. « Je pense qu’on peut y arriver pour le PLFSS. Tout a déjà été mis sur la table. Maintenant la question c’est est-ce que tout ça rentre dans un déficit acceptable ? » rappelle l’élu Modem.
« Pas de budget sans vote des socialistes »
Le patron des députés Modem affiche également un optimisme résolu sur la possibilité de trouver un accord sur le projet de loi de finances. « On peut avoir une commission mixte paritaire conclusive. S’ils se mettent d’accord c’est très bien, mais si l’Assemblée ne le vote pas on recommence », juge Marc Fesneau. Hier, après avoir reçu les socialistes, le premier ministre a répété qu’il ne comptait pas utiliser l’article 49-3 pour faire adopter le texte sans vote.
En renonçant à l’utilisation de cet article, Marc Fesneau rappelle qu’il n’y aura « pas de budget sans vote des socialistes ». Reste à savoir sur quelles mesures le compromis peut se nouer, le chef de file des députés Modem a évacué la proposition du PS de mettre en place un emprunt forcé pour les plus riches. S’il reste ouvert à des nouvelles recettes, Marc Fesneau insiste sur la nécessité de réduire les dépenses également : « Nous sommes un pays qui est sous perfusion d’argent public permanent. »