Budget Sécu : baptême du feu réussi pour Agnès Buzyn au Sénat ?

Budget Sécu : baptême du feu réussi pour Agnès Buzyn au Sénat ?

Après cinq jours et quatre nuits d’examen du projet de loi du financement de la Sécurité Sociale, la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, livre ses impressions sur l’accueil que lui ont réservé les sénateurs. « Les déserts médicaux (…) on sent que c’est un sujet qui les touche particulièrement ».
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Pour sa « première » à la Haute assemblée, Agnès Buzyn, médecin de formation et novice en politique, a fait le bilan de l’examen du PLFSS au micro de Public Sénat. En ce qui concerne l’extension de la vaccination obligatoire pour les enfants adoptée dans la nuit de jeudi, la ministre de la Santé et des Solidarités pense « que les élus ont bien compris les enjeux sanitaires et de santé publique (…) C’est passé très simplement. Sur les déserts médicaux, et surtout ici au Sénat où il y a une représentation forte des territoires, on sent que c’est un sujet qui les touche particulièrement. Moi, j’ai voulu apporter des gages de mon engagement pour la lutte contre la désertification médicale » a-t-elle résumé.

En effet, le sujet des déserts médicaux a fait l’objet d’un incident de séance mercredi soir. Le sénateur LR de l’Ardèche, Jacques Genest, s’en est pris Agnès Buzyn. Alors qu’elle venait de s’opposer à des mesures d’incitation à leur installation, il l’a renvoyée à « tous les gens qui souffrent et qui meurent parce qu’ils n’ont pas de médecin ». (voir notre article). « J’ai refusé quelques amendements qui sont, à mon avis, de fausses bonnes idées (…) Ça ne règle pas le problème lorsque la démographie médicale est très faible » a rappelé, ce vendredi, la ministre.

« La ministre de bouge pas de son pré carré » 

L’extension de la vaccination qui a fait l’objet, selon les mots d’Agnès Buzyn, « d’un consensus très large » a reçu l’opposition d’au moins une sénatrice, Laurence Cohen, qui a déposé jeudi soir un amendement de suppression (voir notre article). « Un moment dur sur le plan politique » a qualifié, ce vendredi la sénatrice communiste. «  À partir du moment où ça ne rentre pas dans le cadre de la politique de ce gouvernement, la ministre ne bouge pas de son pré carré » (voir les explications de Laurence Cohen ci-dessous).

PLFSS: Laurence Cohen donne son sentiment sur Agnès Buzyn
01:48

« Sous la férule de la technostructure »

Même sentiment à l’autre bout de l’hémicycle, chez le sénateur LR, Alain Houpert. « Je suis déçu parce qu’elle est comme tous ses prédécesseurs : sous la férule de la technostructure. C’est l’administration qui commande et les Français ne veulent plus de ça » (…) c’est insupportable ». « C’est ce qu’on essaye de lui faire comprendre, que la France elle est un peu différente du périphérique, elle est multiple et diverse et elle doit être écoutée quel que soit son territoire (…) Je pensais que le président de la République avait entendu ça, qu’il voulait que les citoyens et les territoires soient entendus ».

Jeudi soir, la sénatrice socialiste Laurence Rossignol s’en est également prise à la ministre de la Santé l’a jugeant « cassante » (voir notre article).

Alain Houpert considère qu'Agnès Buzyn est sous la férule de la technostructure "
01:19

« Beaucoup de diplomatie et de dignité et  elle ne répond pas à la provocation »

De son côté le sénateur LREM, des Bouches-du-Rhône, Michel Amiel, n’a qu’un mot pour qualifier la prestation d’Agnès Buzyn : « excellente ». « Elle connaît le monde médical. Elle est aussi technique et est parfaitement au fait de tous les enjeux des différents secteurs. Elle a beaucoup de diplomatie et de dignité et ne répond pas à la provocation » a-t-il estimé.

Elle « apaise les débats »

La vice-présidente centriste de la commission des affaires sociales, Élisabeth Doineau a trouvé la ministre « très sincère et compétente ». « Sur la question de la vaccination et sur la démographie médicale, elle a apporté une réponse scientifique et technique qui a apaisé les débats ».

Le vote solennel du projet de loi de financement de la Sécurité Sociale (PLFSS) aura lieu mardi 21 novembre.

images: Héloise Grégoire

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