Budget Sécu : baptême du feu réussi pour Agnès Buzyn au Sénat ?
Après cinq jours et quatre nuits d’examen du projet de loi du financement de la Sécurité Sociale, la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, livre ses impressions sur l’accueil que lui ont réservé les sénateurs. « Les déserts médicaux (…) on sent que c’est un sujet qui les touche particulièrement ».

Budget Sécu : baptême du feu réussi pour Agnès Buzyn au Sénat ?

Après cinq jours et quatre nuits d’examen du projet de loi du financement de la Sécurité Sociale, la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, livre ses impressions sur l’accueil que lui ont réservé les sénateurs. « Les déserts médicaux (…) on sent que c’est un sujet qui les touche particulièrement ».
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Pour sa « première » à la Haute assemblée, Agnès Buzyn, médecin de formation et novice en politique, a fait le bilan de l’examen du PLFSS au micro de Public Sénat. En ce qui concerne l’extension de la vaccination obligatoire pour les enfants adoptée dans la nuit de jeudi, la ministre de la Santé et des Solidarités pense « que les élus ont bien compris les enjeux sanitaires et de santé publique (…) C’est passé très simplement. Sur les déserts médicaux, et surtout ici au Sénat où il y a une représentation forte des territoires, on sent que c’est un sujet qui les touche particulièrement. Moi, j’ai voulu apporter des gages de mon engagement pour la lutte contre la désertification médicale » a-t-elle résumé.

En effet, le sujet des déserts médicaux a fait l’objet d’un incident de séance mercredi soir. Le sénateur LR de l’Ardèche, Jacques Genest, s’en est pris Agnès Buzyn. Alors qu’elle venait de s’opposer à des mesures d’incitation à leur installation, il l’a renvoyée à « tous les gens qui souffrent et qui meurent parce qu’ils n’ont pas de médecin ». (voir notre article). « J’ai refusé quelques amendements qui sont, à mon avis, de fausses bonnes idées (…) Ça ne règle pas le problème lorsque la démographie médicale est très faible » a rappelé, ce vendredi, la ministre.

« La ministre de bouge pas de son pré carré » 

L’extension de la vaccination qui a fait l’objet, selon les mots d’Agnès Buzyn, « d’un consensus très large » a reçu l’opposition d’au moins une sénatrice, Laurence Cohen, qui a déposé jeudi soir un amendement de suppression (voir notre article). « Un moment dur sur le plan politique » a qualifié, ce vendredi la sénatrice communiste. «  À partir du moment où ça ne rentre pas dans le cadre de la politique de ce gouvernement, la ministre ne bouge pas de son pré carré » (voir les explications de Laurence Cohen ci-dessous).

PLFSS: Laurence Cohen donne son sentiment sur Agnès Buzyn
01:48

« Sous la férule de la technostructure »

Même sentiment à l’autre bout de l’hémicycle, chez le sénateur LR, Alain Houpert. « Je suis déçu parce qu’elle est comme tous ses prédécesseurs : sous la férule de la technostructure. C’est l’administration qui commande et les Français ne veulent plus de ça » (…) c’est insupportable ». « C’est ce qu’on essaye de lui faire comprendre, que la France elle est un peu différente du périphérique, elle est multiple et diverse et elle doit être écoutée quel que soit son territoire (…) Je pensais que le président de la République avait entendu ça, qu’il voulait que les citoyens et les territoires soient entendus ».

Jeudi soir, la sénatrice socialiste Laurence Rossignol s’en est également prise à la ministre de la Santé l’a jugeant « cassante » (voir notre article).

Alain Houpert considère qu'Agnès Buzyn est sous la férule de la technostructure "
01:19

« Beaucoup de diplomatie et de dignité et  elle ne répond pas à la provocation »

De son côté le sénateur LREM, des Bouches-du-Rhône, Michel Amiel, n’a qu’un mot pour qualifier la prestation d’Agnès Buzyn : « excellente ». « Elle connaît le monde médical. Elle est aussi technique et est parfaitement au fait de tous les enjeux des différents secteurs. Elle a beaucoup de diplomatie et de dignité et ne répond pas à la provocation » a-t-il estimé.

Elle « apaise les débats »

La vice-présidente centriste de la commission des affaires sociales, Élisabeth Doineau a trouvé la ministre « très sincère et compétente ». « Sur la question de la vaccination et sur la démographie médicale, elle a apporté une réponse scientifique et technique qui a apaisé les débats ».

Le vote solennel du projet de loi de financement de la Sécurité Sociale (PLFSS) aura lieu mardi 21 novembre.

images: Héloise Grégoire

Dans la même thématique

Budget Sécu : baptême du feu réussi pour Agnès Buzyn au Sénat ?
3min

Politique

Un an après la dissolution : « Les Français ont le sentiment que la France fait la planche » selon le politologue Brice Teinturier

Un an après la dissolution voulue par Emmanuel Macron, le paysage politique français semble avoir évolué vers un blocage institutionnel. A l’Assemblée, l’absence de majorité empêche les textes d’être votés. Pire, des motions permettent d’enjamber l’examen à l’Assemblée pour que le débat soit tranché en commission mixte paritaire. Comment la dissolution a-t-elle modifié le fonctionnement des institutions ? C’est la question à laquelle répondent les invités de Rebecca Fitoussi et Jean-Pierre Gratien dans cette émission spéciale sur la dissolution, un an après.

Le

Budget Sécu : baptême du feu réussi pour Agnès Buzyn au Sénat ?
4min

Politique

Un an après la dissolution, Gérard Larcher estime que « c'est la présidentielle qui redonnera le nouveau souffle dont nous avons besoin »

Invité de Public Sénat ce vendredi 6 juin, le président du Sénat est longuement revenu sur la situation du pays. À ses yeux, seule la prochaine présidentielle permettra de mettre fin au blocage politique lié à la dissolution. Evoquant également l’urgence budgétaire, il estime que « l’année blanche est une piste sérieuse ».

Le

SIPA_01204192_000001
6min

Politique

Olivier Faure à la tête du PS : « Ce que va montrer le congrès de Nancy, c’est la faiblesse du parti »

Après sa réélection de justesse à la tête du PS, le plus dur commence pour Olivier Faure. Le premier secrétaire va avoir la lourde tâche d’unir un parti divisé, de conserver ses principaux bastions socialistes aux prochaines municipales ou encore de fixer une stratégie pour une candidature crédible à la prochaine présidentielle. Analyse du politiste Pierre-Nicolas Baudot et de l’historien, Alain Bergougnioux.

Le