« Cette CSG qui remplace des cotisations sociales nous paraît aller dans le bon sens. On aurait préféré la TVA. C’est un vieux débat. Mais, M. le ministre, nous l’avions voté ensemble dans une majorité de 2012, un peu tardivement hélas ». Voilà comment le sénateur LR, Alain Joyandet a exprimé au ministre des Comptes Publics, Gérald Darmanin, le désaccord de son groupe concernant l’augmentation de 1,7 point la CSG pour les retraités.
Prise de parole d'Alain Joyandet sur la hausse de la csg dans le PLFSS
Gérald Darmanin a répondu à son ancien collègue par une démonstration dont la conclusion est qu’une hausse de la part de TVA serait« antisociale » (voir la vidéo). « Je crois malheureusement, M. le Ministre Joyandet que si votre argumentation est la bonne, elle date de 10 ans ». Une remarque qui n’a pas vraiment plu à l’intéressé qui lui rappelle une nouvelle fois « qu’il y a dix ans » Gérald Darmanin était avec eux.
Non, répond le ministre. « Vous me prêtez beaucoup de cheveux blancs. Il y a 10 ans, je n’étais pas dans les cabinets ministériels. Et j’ai toujours défendu à la primaire (de droite) un candidat qui ne défendait pas l’augmentation de la TVA. Et je me rappelle bien des meetings, où il disait que ceux qui la défendaient étaient antisociaux. Mais on a le droit de changer d’avis, vous comme moi ».
La semaine dernière, en commission, les sénateurs ont jugé que la hausse de la CSG « représenterait 4,5 milliards d’euros de prélèvements supplémentaires sur les retraités, alors que l'exonération de la taxe d'habitation « dont tous ne bénéficieront pas » ne représente que 3 milliards d’euros pour l'ensemble de la population. Pour compenser cette perte de recettes pour la Sécurité sociale, les sénateurs avaient prévu une hausse de la part de TVA qui lui est affectée.
Dans un hémicycle clairsemé, les sénateurs ont commencé par adopter les 6 premiers articles du projet de loi relatifs à la réduction du déficit de la Sécurité Sociale. « En tant que ministre des solidarités je suis attachée à ce que nos concitoyens aient durablement confiance en leur système de protection sociale. Mais sans équilibre des comptes, il n'y a pas de confiance possible à moyen et long terme. 2017 verra les comptes de la sécurité sociale s’améliorer de 2,6 milliards d’euros par rapport à 2016 avec toutefois un déficit encore important de 5,2 milliards d’euros » avait expliqué Agnès Buzyn, lundi, lors de la discussion générale, avant de fixer comme objectif : un retour à l’équilibre du budget de la Sécu à l’horizon 2020.