Le site situé à Bure dans la Meuse ne devrait pas connaître le même destin que la ZAD de Notre-Dames-des-Landes. Jeudi 22 février, 500 gendarmes mobiles ont procédé à l’évacuation du bois Lejuc qui était jusqu’alors occupé par des opposants au projet du Centre industriel de stockage géologique (Cigéo). Projet qui tend à créer un site d’enfouissement de déchets nucléaires à Bure.
Invité de Territoires d’Infos ce lundi, le secrétaire d’État auprès du ministre de la Transition écologique assume l’intervention des forces de l’ordre et justifie cette réponse régalienne. « La réponse de jeudi dernier était une réponse du retour de l’État de droit », soutient Sébastien Lecornu. Très actif sur les dossiers qui ont trait au nucléaire, il tient à préciser que « Cigéo est un projet de long terme, sur lequel aujourd’hui il n’y a aucune matière radioactive à Bure, sur lequel aujourd’hui il n’y a jamais qu’un laboratoire qui teste notre capacité à faire ce site d’enfouissement pour les déchets nucléaires ». Sébastien Lecornu ajoute que « le premier colis de déchets nucléaires, si le calendrier devait être tenu, ce serait 2030 ».
« On a expulsé des délinquants, des gens affiliés à l’ultragauche et parfois des mouvements anarchiques à des gens dont la violence est le mode opératoire, à des gens qui s’en sont pris aux gendarmes »
« On n’a pas expulsé des écologistes », se défend Sébastien Lecornu. Selon lui, l’évacuation menée par les gendarmes ne visait pas les « opposants légaux ». « On a expulsé des délinquants, des gens affiliés à l’ultragauche et parfois à des mouvements anarchiques, à des gens dont la violence est le mode opératoire, à des gens qui s’en sont pris aux gendarmes », justifie-t-il. Et d’insister sur le fait qu’on ne peut pas « assimiler des gens qui empruntent les voies de droit » et « des opposants illégaux qui eux occupent illégalement un bois ». Sébastien Lecornu annonce par ailleurs que « les opposants légaux » seront reçus « dans les semaines qui viendront au ministère ». Ces derniers n’ont pas apprécié la méthode musclée employée par l’exécutif et ont boycotté la rencontre avec le secrétaire d’État, vendredi dernier.
« Les associations, effectivement, ont boudé le rendez-vous, vendredi matin, que je leur proposais ce n’est pas très grave parce que j’avais déjà eu l’occasion de les voir avant et vu l’échelle du projet (…) croyez bien que j’aurais l’occasion de les revoir », renchérit-il.