Burqa : « La France doit s’opposer à la décision du Comité de l’ONU ».
En déposant une proposition de résolution sur le port du voile intégral, le président du groupe Les Républicains Bruno Retailleau, a souhaité rappeler « l’attachement » de la France à la loi de 2010 sur la dissimulation du visage dans l’espace public. 

Burqa : « La France doit s’opposer à la décision du Comité de l’ONU ».

En déposant une proposition de résolution sur le port du voile intégral, le président du groupe Les Républicains Bruno Retailleau, a souhaité rappeler « l’attachement » de la France à la loi de 2010 sur la dissimulation du visage dans l’espace public. 
Public Sénat

Par Nawel Erraji

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Le texte sénatorial fait suite à la décision du Comité des droits de l’Homme des Nations Unies selon laquelle la loi française de 2010 viole la liberté de religion et les droits humains. Avec sa proposition de résolution, Bruno Retailleau cherche secours auprès du gouvernement et lui demande d’opposer un « mur de refus » à l’instance onusienne. Il l’invite également à « ne pas donner suite à ces constatations ». Ce à quoi Laurent Nuñez, secrétaire d’État à l’Intérieur répond que le texte « aurait un caractère contre-productif. Conformément à la Constitution, la France entend répondre à ces contestations. »

La protection de la laïcité à la française

La droite sénatoriale, les centristes et les indépendants ont formé un bloc autour du président du groupe Les Républicains. Bruno Retailleau reste toutefois le plus virulent. Il estime que la décision du Comité « légitime l’islam radical » et ajoute que la burqa « efface l’identité, l’individualité des femmes qui la portent et les retranchent de l’espace public ».

Le sénateur Marc-Philippe Daubresse (LR) a, lui, accusé le Comité « théodule » de méconnaître le pacte international de 1966, selon lequel la liberté des religions peut être limitée dans un but de protection de l’ordre public.

L’actualité du mois d’octobre dernier avec la capture de Redoine Faïd, qui s’est dissimulé sous une burqa lors de sa cavale, avait relancé les débats sur l’application de la loi de 2010. « Le voile intégral rend libre ! Parole de Redoine Faïd » s’est exclamé Stéphane Ravier, sénateur (RN). « De la France fille aînée de l’Église, à la petite fille de l’islamisme, il n’y a qu’un voile » a ironisé le sénateur du Rassemblement National.

À gauche, si les propos restent mesurés, la défense de la laïcité française, « spécificité de notre République » est l’argument principal.

Mais, Pierre Ouzoulias, sénateur communiste, a soulevé également que des membres du Comité onusien partageaient l’idée que le voile dissimulant totalement le visage est « discriminatoire. »

Jean-Pierre Sueur, lui, a cité les impératifs de sécurité et de fraternité pour justifier l’interdiction de couvrir intégralement le visage. Le sénateur socialiste est allé droit au but : « Notre République est laïque, une fois cela dit, je ne crois pas nécessaire d’en dire davantage. »

Le Sénat a adopté la proposition de résolution. Le Parti Socialiste et le Parti Communiste n’ont pas pris part au vote.

Un ordre juridique français se portant bien

Nicolas Cadène, rapporteur général de l’Observatoire de la laïcité auprès du Premier ministre, assure que seules décisions de la CEDH s’imposent.  «La résolution de Bruno Retailleau n’apporte rien de nouveau dans le paysage juridique français » conclut-il.

Dans la même thématique

Burqa : « La France doit s’opposer à la décision du Comité de l’ONU ».
3min

Politique

« Les politiques parlent des migrants comme si c’étaient tous des sauvages » s’insurge Louis Chedid

C’est un nom, une voix, des textes et des mélodies qui nous accompagnent depuis 50 ans. S’il chante l’amour, l’absence, et la mélancolie, parfois aux côtés de ses enfants, il reste d’abord un homme engagé contre les discours de haine. Auteur d' « Anne, ma sœur, Anne », ce descendant d’immigrés chrétiens libanais, réfugiés en Egypte, refuse que les populations immigrées soient caricaturées et instrumentalisées. Cette semaine, Louis Chedid est l’invité de Rebecca Fitoussi dans Un monde, un regard.

Le

Burqa : « La France doit s’opposer à la décision du Comité de l’ONU ».
3min

Politique

Un an après la dissolution : « Les Français ont le sentiment que la France fait la planche » selon le politologue Brice Teinturier

Un an après la dissolution voulue par Emmanuel Macron, le paysage politique français semble avoir évolué vers un blocage institutionnel. A l’Assemblée, l’absence de majorité empêche les textes d’être votés. Pire, des motions permettent d’enjamber l’examen à l’Assemblée pour que le débat soit tranché en commission mixte paritaire. Comment la dissolution a-t-elle modifié le fonctionnement des institutions ? C’est la question à laquelle répondent les invités de Rebecca Fitoussi et Jean-Pierre Gratien dans cette émission spéciale sur la dissolution, un an après.

Le

Burqa : « La France doit s’opposer à la décision du Comité de l’ONU ».
4min

Politique

Un an après la dissolution, Gérard Larcher estime que « c'est la présidentielle qui redonnera le nouveau souffle dont nous avons besoin »

Invité de Public Sénat ce vendredi 6 juin, le président du Sénat est longuement revenu sur la situation du pays. À ses yeux, seule la prochaine présidentielle permettra de mettre fin au blocage politique lié à la dissolution. Evoquant également l’urgence budgétaire, il estime que « l’année blanche est une piste sérieuse ».

Le