Muriel Pénicaud s'est dite jeudi "sereine" avant sa prochaine convocation en tant que témoin assisté chez un juge d'instruction, dans le cadre de l'enquête sur le déplacement controversé d'Emmanuel Macron à Las Vegas en 2016, qu'elle a organisé lorsqu'elle dirigeait Business France.
Interrogée sur RTL sur ce rendez-vous prévu le 22 mai, la ministre du Travail a dit "avoir confiance dans la justice".
"Je suis très sereine", a-t-elle ajouté, se refusant à tout commentaire sur le dossier et expliquant qu'elle ne "répondrai(t) qu'au juge".
Ce coûteux voyage d'Emmanuel Macron, alors ministre de l'Economie qui cachait de moins en moins ses ambitieux présidentielles, est depuis plus d'un an au cœur d'une enquête pour des soupçons de favoritisme chez Business France, agence de promotion de l'économie française à l'étranger dont Muriel Pénicaud était directrice générale.
Cet organisme public, chargé de promouvoir les entreprises françaises à l'étranger, avait confié à Havas la quasi-totalité des prestations, sans passer par un appel d'offres, en infraction avec le code des marchés publics.
Du côté d'Havas, on soutient que les prestations de l'opération de Las Vegas entraient dans le champ de ce marché, en l'espèce un contrat-cadre couvrant la période du 15 juin 2015 au 31 décembre 2016 pour un montant d'environ 6,6 millions d'euros.
Une enquête pour "favoritisme et recel de favoritisme" a été ouverte en mars 2017 puis confiée à des juges d'instruction le 7 juillet.
Les enquêteurs cherchent à déterminer si la ministre a pu être informée en amont de ces éventuels dysfonctionnements, ce qu'elle a toujours nié.
Statut intermédiaire entre simple témoin et la mise en examen, témoin assisté signifie que les juges disposent de preuves mais n'ont pas à cet instant d'"indices graves et concordants" contre elle.