La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a expliqué mercredi sur France Inter qu'elle voulait réduire "la course à l'activité" à l'hôpital, institution qui connait une "crise de sens", notamment du fait de la tarification à l'activité.
"L'hôpital souffre d'une crise de sens, il a subi beaucoup de réformes depuis 15 ans, dont une réforme de la tarification qui a poussé à faire de plus en plus d'activité pour que l'hôpital ait un budget à l'équilibre", a dit Mme Buzyn, au lendemain de l'annonce du projet d'une réforme "globale" du système de santé.
"Les professionnels de l'hôpital, qui se sont engagés dans le service public, ils aiment prendre du temps avec les malades et n'ont plus ce temps", a observé la ministre, interrogée sur la souffrance des personnels hospitaliers.
La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, à l'Assemblée nationale, le 31 octobre 2017
AFP/Archives
"Je veille à réduire la part du financement de l'hôpital qui est liée à cette course à l'activité, pour essayer de rémunérer, financer l'hôpital sur d'autres valeurs", a-t-elle ajouté.
Interrogée sur le fait de savoir si c'en était "fini de l'hôpital entreprise", Agnès Buzyn a répondu: "Je souhaite que ce soit fini, ça me choque quand j'entends qu'un hôpital cherche des parts de marché par rapport à une clinique privée".
Mardi, lors du lancement au côté du Premier ministre d'une réforme "globale" du système de santé, la ministre avait réitéré la promesse d'Emmanuel Macron de "plafonner à 50%" la tarification à l'activité (T2A) des hôpitaux qui, selon elle, "pousse à une activité sans qualité".
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