La Convention citoyenne sur le climat et ses 150 personnes tirées au sort n’a pas encore fini ses travaux qu’une autre pourrait prendre le relais. En février, le porte-parole de la République en marche, Roland Lescure, suggérait de mettre en place une nouvelle consultation, sur la fin de vie. Ce dimanche, sur France 3, le délégué général du mouvement, Stanislas Guerini a lui aussi plaidé pour un « moment de concertation » sur le sujet. « Peut-être que ça serait utile de mettre en place un tel outil, une convention citoyenne pour discuter, pour créer les conditions du consensus. »
Une bonne idée ? Pour le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, l’intérêt serait limité. « C’est une blague ? Est-ce que vraiment on a besoin que les Français se prononcent ? Il n’y a pas un écart de 2 % dans les sondages. C’est 97 %, je crois, des Françaises et des Français qui souhaitent cette loi de liberté », a plaidé le député de Seine-et-Marne, dans Audition publique, émission de Public Sénat et LCP-Assemblée nationale, en partenariat avec Le Figaro. Un sondage récent d’Ipsos, réalisé pour l’association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD), montre que 96 % des Français sont pour une légalisation de l’euthanasie pour les malades en fin de vie.
« Qu’on fasse une commission Théodule de plus, alors qu’il y en a déjà eu des dizaines, on sait tout ça », a ajouté Olivier Faure. A titre personnel, le patron des socialistes se dit « favorable » à une « grande loi de liberté ».
Olivier Faure aux côtés de députés de différents groupes le 23 mars pour avancer sur le droit à mourir dans la dignité
Au cours de l’émission, Olivier Faure a eu une pensée pour Paulette Guinchard-Kunstler, ancienne secrétaire d’État aux personnes âgées (de 2001 à 2002), ex-vice-présidente (PS) de l’Assemblée nationale, qui a eu recours au suicide assisté à Berne, en Suisse, le 4 mars 2021. Elle était atteinte d’une maladie incurable. Elle est partie à l’âge de 71 ans. « Je souhaite que ce choix-là, il soit possible y compris en France », a demandé Olivier Faure. « Nous sommes une République laïque, et donc ça suppose que chacune et chacun fasse ses choix de vie, et en l’occurrence de mort, selon sa propre conscience. Au nom de quoi, irions-nous dicter aux uns et aux autres les conditions de ce que peut être la fin de leur vie ? »
Le 11 mars, une proposition de loi des socialistes pour le droit à mourir dans la dignité a fait long feu au Sénat (relire notre article). Le débat reste cependant plus que jamais d’actualité au Parlement. La présidente LREM de la commission des lois de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, revendique le « droit de choisir sa fin de vie ». Et une proposition de loi du groupe Libertés et territoires sera débattue en avril. Olivier Faure a rappelé qu’il tiendrait le 23 mars une conférence de presse aux côtés de députés de différents groupes « prêts à avancer » sur cette question.