« C’est une canicule politique » : dans la dernière ligne droite des législatives, la Nupes fait feu de tout bois

« C’est une canicule politique » : dans la dernière ligne droite des législatives, la Nupes fait feu de tout bois

Alors que la fin de la campagne approche, la Nupes a tenu à faire de la canicule l’occasion d’insister sur le bilan climatique d’Emmanuel Macron et de mettre en avant leurs propositions. Le but : lier l’épisode climatique actuel et l’échéance électorale de dimanche prochain pour continuer à installer le match Macron / Mélenchon.
Louis Mollier-Sabet

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Willy Schraen, président de la fédération nationale des chasseurs s’en était ému sur le plateau des Grandes Gueules : la canicule remet l’écologie au cœur du second tour des élections législatives. Et si la « manipulation » de la Nupes en la matière sera difficile à prouver, la Nouvelle Union Populaire Ecologique et Sociale ne compte pas laisser passer l’occasion d’enfoncer le clou dans le match installé face à la majorité présidentielle d’Emmanuel Macron. « Un coup de chaud sur la Macronie », ironisait même l’équipe de Jean-Luc Mélenchon pour annoncer cette conférence de presse, dont le but était clairement de faire le parallèle entre la canicule actuelle, le réchauffement climatique et l’échéance électorale de dimanche.

« C’était important pour nous de marquer ce moment, et de fermer la campagne en référence à l’événement que sont la sécheresse et la canicule », a d’emblée cadré Jean-Luc Mélenchon. « J’avais essayé de démarrer ma campagne sur la perturbation du cycle de l’eau », regrette le leader de la NUPES, qui entend donc bien saisir l’actualité météorologique à bras-le-corps et en faire un argument politique : « Ce sont des phénomènes étroitement liés au changement climatique. Le gouvernement propose un numéro vert : ce n’est plus un gouvernement, c’est une cabine téléphonique. Ils proposent des crédits pour renaturaliser la ville, mais ce n’est pas la période de planter des arbres et ce n’est pas ce qui est attendu. »

« La réponse c’est le marché pour les macronistes. Notre réponse c’est celle de l’entraide, de la solidarité »

Alors, Jean-Luc Mélenchon tente de mettre en avant les solutions envisagées par son camp. D’une part, il y a l’urgence de la canicule : « L’urgence c’est d’être certain que tout le monde puisse avoir accès à de l’eau potable. L’urgence, c’est prendre les dispositions concernant les gens qui travaillent. Nous voulons rappeler aux travailleurs qu’ils ont tous un droit de retrait dès lors qu’ils respectent le code du travail et aux patrons leur obligation d’assurer aux travailleurs l’accès à de l’eau potable et des abris pour se mettre à l’ombre à intervalles réguliers. » De même, le leader de LFI appelle à « s’inspirer de ce qu’il se fait dans les pays où il fait chaud depuis toujours », en invoquant l’exemple des « vélums », sorte de toiles déployées dans les rues de Séville pour faire de l’ombre en cas de fortes chaleurs.

Mais Jean-Luc Mélenchon ne veut pas simplement illustrer un désaccord dans la gestion de la canicule, mais une véritable différence structurelle dans l’approche de la question écologique, mise sur le devant de la scène par l’épisode caniculaire actuel : « Le monde est en train de changer radicalement du fait du changement climatique, qui est irréversible, il faut s’y adapter. Il ne faut pas croire ceux qui comme M. Macron, pensent que le marché va régler la canicule. La réponse au manque d’eau ce n’est pas de l’eau en bouteille, c’est de cesser les gaspillages et traiter la nature de manière plus respectueuse de ses cycles. […] Le monde change sur ce qu’il y a de plus fondamental : l’écosystème dans lequel la vie est possible. La réponse c’est le marché pour les macronistes. Notre réponse c’est celle de l’entraide, de la solidarité. »

« Il n’y a pas de projections qui tiennent à la mi-temps d’un match, c’est vous qui ferez l’élection »

Avec Julien Bayou, Aminata Niakaté ou encore Léa Filoche, Jean-Luc Mélenchon tente de « politiser » un épisode caniculaire qui est tout de même de moins en moins présenté comme anecdotique par les médias et les responsables politiques. Julien Bayou va même jusqu’au bout du raisonnement à la fin de ce point presse, en qualifiant l’épisode météorologique de « canicule politique. » Le secrétaire national d’EELV, candidat dans la 5ème circonscription de Paris, met en cause « l’irresponsabilité criminelle » du gouvernement en matière d’action climatique et en appelle à « la mobilisation générale » : « Nous avons déjoué les pronostics dimanche dernier, et dans ce match, la 90ème minute c’est dimanche à 20h. Rentrez sur le terrain. Il n’y a pas de projections qui tiennent à la mi-temps d’un match, c’est vous qui ferez l’élection, en particulier les jeunes. » En tout cas, la campagne se terminant ce soir à minuit, il est maintenant l’heure de siffler la pause fraîcheur. Reprise du match avec l’ouverture des bureaux de vote dimanche à 8h.

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