« J’aurais pu cosigner un tel texte. » La proposition de loi du Sénat pour « encadrer » le recours aux cabinets de conseils dans les politiques publiques a beau être transpartisane (des LR aux communistes), on n’aurait pas forcément pensé qu’elle ferait des émules jusqu’à la majorité présidentielle. Le scandale McKinsey a en effet largement pollué la campagne d’Emmanuel Macron, mais Violette Spillebout, élue députée Ensemble du Nord lors des dernières législatives, semble tout à fait prête à travailler sur le sujet. « Je me réjouis que cette loi passe au Parlement à l’automne », explique-t-elle, en admettant sur le fond « qu’il y a eu un recours un peu supérieur aux cabinets de conseil pendant la crise sanitaire, car il y a eu une mobilisation pour le plan de relance et pour des actions urgentes. »
» Pour en savoir plus : Après la polémique McKinsey, le Sénat présente une proposition de loi pour encadrer le recours aux cabinets de conseil
Pour remédier à cela, Violette Spillebout salue « tout ce qui va dans le sens de la transparence et du contrôle », parce que « c’est ce que l’on doit aux Français. » Ainsi les propositions du Sénat comme « prouver que l’on n’a effectivement pas les fonctionnaires pour exercer la compétence », « prouver que ce ne sont pas les cabinets de conseil qui prennent les décisions » ou « former un cabinet de conseil interne » vont dans le bon sens, pour la députée Ensemble, qui, cependant, « n’oublie pas » l’apport des cabinets de conseil au fonctionnement de l’Etat, notamment sur la « numérisation » des politiques publiques. « Je serai extrêmement volontaire pour travailler sur ces sujets », ajoute même la députée du Nord. Sur le cas spécifique de McKinsey, sur lequel le parquet a été saisi par la commission d’enquête sénatoriale, Violette Spillebout assume « une règle de prudence » sur un « cas particulier. » « Les commissions de l’Assemblée et du Sénat ont fait leur travail, maintenant c’est à nous d’agir », commente-t-elle sobrement.