Cabinets de conseil : la commission d’enquête rendra son rapport mi-mars
La commission d’enquête sur l’influence croissante des cabinets de conseil privés devrait rendre son rapport mi-mars. Récapitulatif des travaux menés jusqu’ici ainsi que du programme des auditions à venir : Olivier Véran le ministre de la Santé sera entendu mercredi 2 février.

Cabinets de conseil : la commission d’enquête rendra son rapport mi-mars

La commission d’enquête sur l’influence croissante des cabinets de conseil privés devrait rendre son rapport mi-mars. Récapitulatif des travaux menés jusqu’ici ainsi que du programme des auditions à venir : Olivier Véran le ministre de la Santé sera entendu mercredi 2 février.
Louis Mollier-Sabet

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Après avoir mené 26 auditions, la commission d’enquête lancée par le groupe communiste et présidée par Arnaud Bazin (LR) a annoncé qu’elle rendrait son rapport « mi-mars. » Pour évaluer l’influence des cabinets de conseil dans la fabrique des politiques publiques, la commission d’enquête a d’abord auditionné des représentants de l’Etat pour comprendre quelle était la stratégie du gouvernement et des administrations publiques en la matière. Ainsi Thierry Lambert, délégué interministériel à la transformation publique, Claire Landais, secrétaire générale du gouvernement, et Amélie de Montchalin ont été entendus sur la doctrine des pouvoirs publics en la matière. Si Amélie de Montchalin a annoncé un meilleur encadrement du recours à l’expertise externe à l’administration, la question autour de conflits d’intérêts et la pertinence de telles prestations a été posée par la rapporteure communiste Éliane Assassi, avec notamment 496 000 euros facturés à l’Education nationale par McKinsey pour l’organisation d’un séminaire et d’un « benchmarking » destinés à « anticiper les évolutions du métier d’enseignant. » Ainsi, la commission d’enquête a auditionné Didier Migaud, président de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), qui a détaillé le travail de la HATVP pour prévenir les conflits d’intérêts quand des hauts fonctionnaires partent dans ces fameux cabinets de conseil.

Pour prendre en compte l’autre versant de cette externalisation de l’expertise publique, la commission d’enquête a donc aussi auditionné les représentants des fameux cabinets de conseil, et notamment le désormais célèbre cabinet McKinsey, le Boston Consulting Group (BCG), ainsi qu’Accenture, JLL France et Citwell Consulting. Les sénatrices et sénateurs ont aussi entendu Frédéric Pierru, politologue au CNRS et spécialiste des questions de politiques sanitaires et hospitalières, qui a mis en évidence un recours « omniprésent » et croissant aux cabinets de conseil dans le domaine de la santé. Des représentants de Santé publique France et de l’ARS d’Île-de-France ont donc été entendus, de même que Martin Hirsch, le directeur général de l’AP-HP. Ce dernier a notamment déclaré – sous serment – qu’un consultant prétendument proche de l’Elysée et de Matignon l’aurait mis en garde contre des « ennuis » s’il ne faisait pas appel à lui.

Olivier Véran auditionné le mercredi 2 février à 18h15

Pour continuer ses travaux, la commission d’enquête a encore prévu d’auditionner trois ministres : Florence Parly le mardi 1er février à 16h30, Cédric O, le mercredi 2 février à 16h30, suivi d’Olivier Véran à 18h15. Les directeurs des écoles du service public (Institution national du service public – l’ex ENA – Polytechnique, Sciences Po Paris et l’Ecole des hautes études en santé publique qui forme les directeurs d’hôpitaux) seront ensuite auditionnés le mercredi 9 février à 16h30, ainsi que des syndicats de fonctionnaires le même jour à 18h. Enfin, quelques grands cabinets de conseil seront encore entendus, avec Ernst & Young (EY), Capgemini, Sopra Steria et Wavestone le mercredi 16 février à 18h. Une fois cette phase d’audition terminée, les commissaires rendront leur rapport autour de la « mi-mars », a annoncé la commission d’enquête.

Partager cet article

Dans la même thématique

MAcron 3 ok
10min

Politique

« Labellisation » des médias : la polémique enfle entre Emmanuel Macron, les médias Bolloré, LR et RN

En parlant de « labellisation » des médias, qui serait faite par les journalistes et non l’Etat, Emmanuel Macron a suscité l’ire des médias du groupe Bolloré, comme du RN et des LR. Au point que l’Elysée réponde en vidéo pour démentir les « fausses informations », au risque de relancer la polémique. Sur le fond, le sujet divise. Le sénateur LR, Olivier Paccaud, va jusqu’à parler de « dérive totalitaire », quand la sénatrice PS, Sylvie Robert, salue les propos « salutaires » d’Emmanuel Macron.

Le

Mericourt: Emmanuel Macron meets with  readers of the Ebra group,
6min

Politique

Labels et régulations des médias : ce qui existe en France et en Europe

En lançant l’idée de la création d’un « label » pour les médias, Emmanuel Macron a suscité un tollé dans une partie de la classe politique. Pourtant, en France et en Europe, de nombreux acteurs, publics et privés, participent à la régulation des médias et cherchent à orienter la production des contenus vers un respect maximum des règles d’éthique et de déontologie.

Le

Cabinets de conseil : la commission d’enquête rendra son rapport mi-mars
3min

Politique

Lutte contre la vie chère : Le Sénat vote la pérennisation du taux de TVA à 0 % sur les produits de première nécessité en Outre-mer

Un mois après l’adoption du projet de loi contre la vie chère, le Sénat a inscrit dans le budget 2026 l’un des engagements du gouvernement après les manifestations qui avait secoué la Martinique l’année dernière. Alors qu’il est prévu jusqu’à fin 2027, les élus ont voté le taux de TVA à 0 % sur les produits de première nécessité en Guadeloupe, Martinique et à La Réunion.

Le

Draguignan:  David Rachline appeared in criminal court
2min

Politique

David Rachline démissionne de la vice-présidence du RN

Visé par plusieurs enquêtes, le maire de Fréjus, David Rachline, a annoncé mardi sa démission de la vice-présidence du Rassemblement national. À 37 ans, l’un des plus anciens cadres du mouvement dit vouloir éviter que les accusations le visant ne parasitent la campagne du RN.

Le