Remis en pleine campagne présidentielle, le rapport de la commission d’enquête sénatoriale sur l’influence des cabinets de conseil sur les politiques publiques a parfois nourri les argumentaires des concurrents d’Emmanuel Macron. Invitée ce 25 avril 2022 d’Audition Publique (LCP-AN / Public Sénat / Le Figaro Live), Amélie de Montchalin, ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, a notamment dénoncé l’utilisation que Marine Le Pen a faite des travaux sénatoriaux. « Si on a beaucoup parlé de ce travail des parlementaires et des sénateurs pendant la campagne, c’est d’abord et avant tout parce que notamment Marine Le Pen a récupéré ce travail - très sérieux - pour nourrir un certain nombre de mensonges éhontés, de manipulations grossières », a-t-elle accusé.
La ministre, qui avait dû elle-même convoquer une conférence de presse fin mars aux côtés d’Olivier Dussopt (Comptes publics), a notamment dénoncé l’utilisation de « chiffres qui n’avaient rien à voir avec la réalité ». Ce sujet est la démonstration, selon elle, que les « fausses informations polluent le choix démocratique des Français ».
Interrogée sur l’usage qui sera fait des cabinets de conseil durant le deuxième quinquennat d’Emmanuel Macron, Amélie de Montchalin a rappelé la doctrine d’emploi, telle que l’a précisée une circulaire de Matignon en janvier. Il n’y aura d’appel à des consultants si l’expertise existe en interne, sauf situation de renfort, de compétences « très spécifiques » ou du besoin d’un regard extérieur.
Amélie de Montchalin a affirmé que le gouvernement avait déjà commencé à reprendre des préconisations formulées par les sénateurs, dans leur rapport. « Il y a un certain nombre de préconisations du Sénat qui nous semblent tout à fait pertinentes et que nous sommes en train de mettre en œuvre », a-t-elle indiqué. Les mesures en question concernent le cadre déontologique du recours aux consultants et sont mieux disantes par rapport aux décisions du Premier ministre, selon elle.