Mis en difficulté par les révélations de la commission d’enquête du Sénat sur le recours jugé excessif par l’Etat aux cabinets de conseil, Emmanuel Macron assure que les dépenses sont bien plus faibles « qu’il y a dix ans ». Selon, les chiffres identifiés par la Haute assemblée, ce serait pourtant l’inverse.
Cabinets de conseil : l’Etat a-t-il plus dépensé aujourd’hui, qu’il y a dix ans?
Mis en difficulté par les révélations de la commission d’enquête du Sénat sur le recours jugé excessif par l’Etat aux cabinets de conseil, Emmanuel Macron assure que les dépenses sont bien plus faibles « qu’il y a dix ans ». Selon, les chiffres identifiés par la Haute assemblée, ce serait pourtant l’inverse.
« Je me félicite que sous ce quinquennat, on a beaucoup moins dépensé qu’il y a 10 ans ». Suite aux révélations de la commission d’enquête du Sénat sur les cabinets de conseils, Emmanuel Macron a développé sa défense lundi lors d’un déplacement à Dijon. Parmi les éléments de réponse destinés à justifier le milliard de dépenses identifié par la Haute assemblée en 2021, le chef de l’Etat fait la comparaison avec l’un de ses prédécesseurs.
Comme le souligne d’ailleurs le site d’information Politico, les membres du gouvernement et les élus de la majorité ont « reçu des éléments de langage » pour « égratigner le pouvoir sarkozyste, soulignant que le plus haut taux historique de recours à des cabinets de conseil remonte à 2009 et 2010 ».
Que dit le rapport du Sénat sur ce point ? Rédigé sous la, houlette de la sénatrice communiste, Éliane Assassi, il note bien une augmentation du recours aux conseils extérieurs suite à la révision générale des politiques publiques (RGPP), sous le mandat de Nicolas Sarkozy. Le « non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux », a « porté un coup important à la capacité de la fonction publique de mener à bien ses missions », note le rapport.
Comme on peut le voir sur ce graphique réalisé à partir des données de la FEACO (European Federation of Management Consultancies Associations), le chiffre d’affaires réalisé par les entreprises de conseil dans le secteur public a dépassé le milliard d’euros par an en 2009 et 2010.
le chiffre d’affaires réalisé par les entreprises de conseil dans le secteur public
« Nous n’avons pas pu avoir accès aux chiffres d’avant 2018 »
Mais comparaison n’est pas forcément raison, nous indique le président de la commission d’enquête, Arnaud Bazin (LR). « Les données de la direction du budget ne sont pas disponibles pour la période d’avant 2018. On nous a expliqué que le logiciel de comptabilité de l’Etat ne remontait pas avant cette date. Le graphique de la FEACO repris dans notre rapport, prend en compte non seulement les dépenses de l’Etat, mais aussi celle des collectivités locales et de toutes les agences de l’Etat. Or, le milliard d’euros que nous avons identifié en 2021 est une estimation minimale qui ne prend compte que les dépenses des ministères et seulement 10 % des agences de l’Etat », souligne l’élu. La comparaison entre 2010 et 2021, mise en avant par le chef de l’Etat serait donc plutôt en sa défaveur.
Arnaud Bazin ajoute : « la RGPP on en pense ce qu’on veut mais c’était une réforme assumée et transparente. Sous le quinquennat d’Emmanuel Macron, nous ne voyons pas de réforme de l’Etat qui justifierait un recours accru aux cabinets de conseils ».
Quid de la comparaison d’Emmanuel Macron avec nos voisins européens ?
Emmanuel Macron a également comparé les dépenses de conseil de la France avec celle de ses voisins européens. « Ils ont des chiffres qui sont la plupart du temps bien supérieurs à ceux de la France », s’est-il félicité.
Le chiffre d’affaires réalisé par les cabinets de conseil s’élevait effectivement à 657 millions d’euros en 2018 en France, contre 3 143 millions d’euros en Allemagne et 2 640 millions d’euros au Royaume-Uni. Mais comme le soulignait le sociologue Frédéric Pierru devant la commission du Sénat, cet écart s’explique notamment par « une différence de culture administrative ». « Jusqu’au début des années 2000, la France se montrait relativement imperméable à la colonisation des États par les grandes firmes du conseil, en raison de l’obstacle représenté par les grands corps de l’État », expliquait-il.
Après un chemin périlleux et d’intenses semaines de tractations, le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2026 a finalement été adopté ce mardi. Avec lui, de nouvelles mesures en matière de santé vont entrer en vigueur l’année prochaine. Tour d’horizon de ces nouveautés.
Lundi, le maire de Chessy en Seine-et-Marne et ses adjoints ont choisi de démissionner de leur mandat pour ne pas être contraints par la justice de célébrer un mariage entre un ressortissant étranger sous le coup d’une obligation de quitter le territoire (OQTF) et une ressortissante européenne. En début d’année, le Sénat a adopté avec l’appui du gouvernement, une proposition de loi pour prévenir ce genre de situations.
Vaccination massive et plan de sauvegarde renforcé dans le cadre du Mercosur, le gouvernement s’active pour tenter d'apaiser la crise agricole qui dure. Mais le mouvement ne semble pas faiblir et les mobilisations doivent se poursuivre dans la journée. Invité de la matinale de Public Sénat, le ministre délégué chargé du Commerce extérieur et de l’Attractivité, Nicolas Forissier, juge normal que la règlement de la crise prenne du temps. Il se félicite que la France ait imposé sa clause de sauvegarde dans l’accord du Mercosur.
Alors que le traité de libre échange pourrait être ratifié samedi par la présidente de la Commission européenne, la France a réaffirmé ce week-end son rejet du texte en l’état. Après l’Assemblée nationale fin novembre, c’est au tour du Sénat de se prononcer à l’unanimité sur une proposition de résolution visant à demander au gouvernement de saisir la Cour de justice de l’Union européenne pour vérifier la conformité de l’accord.