Cabinets de conseil : « On est sur un démantèlement de l’Etat », dénonce Delphine Batho

Cabinets de conseil : « On est sur un démantèlement de l’Etat », dénonce Delphine Batho

Invitée de notre matinale, Delphine Batho est revenue sur le rapport de la commission sénatoriale sur le recours aux cabinets de conseil. L’ancienne ministre de l’Ecologie et porte-parole de Yannick Jadot dénonce « une liquidation des savoir-faire de l’Etat. »
Louis Mollier-Sabet

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« Je voudrais rendre hommage au travail parlementaire. Cette commission d’enquête sénatoriale a fait un travail remarquable, et a montré que c’est utile d’avoir un Parlement qui n’est pas aux ordres de l’exécutif. » Pas sûr qu’Emmanuel Macron tombe d’accord avec Delphine Batho, lui qui disait hier à ce sujet « qu’on a dit beaucoup de bêtises ces derniers jours. » En sa qualité d’ancienne ministre de l’Ecologie, la porte-parole de Yannick Jadot affirme n’avoir jamais eu recours à du conseil en stratégie « ou à des cabinets comme McKinsey qui font ce genre d’études là. » Elle attribue cette « dérive » à la révision générale des politiques publiques (RGPP) démarrée sous Nicolas Sarkozy : « Les gouvernements successifs ont été dans une logique de liquidation des compétences et des savoir-faire de l’Etat. Depuis la révision des politiques publiques, le ministère de l’Ecologie a perdu 15 000 agents, et après on vient payer beaucoup plus cher de façon honteuse des cabinets de conseil qui font un boulot nul en plus. »

« C’est devenu une habitude, un réflexe, de faire appel sur tous les sujets à un cabinet qui ne paye même pas ses impôts en France »

Delphine Batho le concède volontiers, « c’est une dérive qui a commencé sous les gouvernements précédents et a pris une autre ampleur sous Emmanuel Macron. » D’après la porte-parole de Yannick Jadot, « c’est l’héritage de 30 ans de discours sur ‘à bas les fonctionnaires, l’Etat coûte trop cher’qui amène à ce type de dérives extrêmement graves », où « c’est devenu une habitude, un réflexe, de faire appel sur tous les sujets à un cabinet qui ne paye même pas ses impôts en France. » Pour Delphine Batho, cette « externalisation de la puissance publique au profit d’intérêts privés » est « une situation scandaleuse », que Yannick Jadot espère régler – au-delà du cas des consultants – par « une loi de séparation des lobbies et de l’Etat. » L’écologiste rappelle « qu’en France, on a des fonctionnaires compétentes et compétents, on doit élever leur niveau de compétence. »

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