Cabinets de conseil : « On est sur un démantèlement de l’Etat », dénonce Delphine Batho
Invitée de notre matinale, Delphine Batho est revenue sur le rapport de la commission sénatoriale sur le recours aux cabinets de conseil. L’ancienne ministre de l’Ecologie et porte-parole de Yannick Jadot dénonce « une liquidation des savoir-faire de l’Etat. »

Cabinets de conseil : « On est sur un démantèlement de l’Etat », dénonce Delphine Batho

Invitée de notre matinale, Delphine Batho est revenue sur le rapport de la commission sénatoriale sur le recours aux cabinets de conseil. L’ancienne ministre de l’Ecologie et porte-parole de Yannick Jadot dénonce « une liquidation des savoir-faire de l’Etat. »
Louis Mollier-Sabet

Temps de lecture :

2 min

Publié le

Mis à jour le

« Je voudrais rendre hommage au travail parlementaire. Cette commission d’enquête sénatoriale a fait un travail remarquable, et a montré que c’est utile d’avoir un Parlement qui n’est pas aux ordres de l’exécutif. » Pas sûr qu’Emmanuel Macron tombe d’accord avec Delphine Batho, lui qui disait hier à ce sujet « qu’on a dit beaucoup de bêtises ces derniers jours. » En sa qualité d’ancienne ministre de l’Ecologie, la porte-parole de Yannick Jadot affirme n’avoir jamais eu recours à du conseil en stratégie « ou à des cabinets comme McKinsey qui font ce genre d’études là. » Elle attribue cette « dérive » à la révision générale des politiques publiques (RGPP) démarrée sous Nicolas Sarkozy : « Les gouvernements successifs ont été dans une logique de liquidation des compétences et des savoir-faire de l’Etat. Depuis la révision des politiques publiques, le ministère de l’Ecologie a perdu 15 000 agents, et après on vient payer beaucoup plus cher de façon honteuse des cabinets de conseil qui font un boulot nul en plus. »

« C’est devenu une habitude, un réflexe, de faire appel sur tous les sujets à un cabinet qui ne paye même pas ses impôts en France »

Delphine Batho le concède volontiers, « c’est une dérive qui a commencé sous les gouvernements précédents et a pris une autre ampleur sous Emmanuel Macron. » D’après la porte-parole de Yannick Jadot, « c’est l’héritage de 30 ans de discours sur ‘à bas les fonctionnaires, l’Etat coûte trop cher’qui amène à ce type de dérives extrêmement graves », où « c’est devenu une habitude, un réflexe, de faire appel sur tous les sujets à un cabinet qui ne paye même pas ses impôts en France. » Pour Delphine Batho, cette « externalisation de la puissance publique au profit d’intérêts privés » est « une situation scandaleuse », que Yannick Jadot espère régler – au-delà du cas des consultants – par « une loi de séparation des lobbies et de l’Etat. » L’écologiste rappelle « qu’en France, on a des fonctionnaires compétentes et compétents, on doit élever leur niveau de compétence. »

Partager cet article

Dans la même thématique

Mericourt: Emmanuel Macron meets with  readers of the Ebra group,
11min

Politique

Face aux fake news, comment l’Elysée a opéré un « virage » dans sa communication

Suite aux « fausses informations » relayées sur le sujet de la « labellisation » des médias, l’Elysée a décidé de vite les démentir, via une vidéo sur X. Une nouvelle stratégie de communication, à l’œuvre depuis quelques mois, déjà observée lors d’une prétendue prise de cocaïne par Emmanuel Macron. Lui-même « victime » des affres des réseaux avec l’infox Jean-Michel Trogneux, il est d’autant plus sensibilisé à cet enjeu démocratique.

Le

Paris: Ouverture Shein magasin BHV
6min

Politique

Municipales 2026 : la gauche parisienne en quête d’union

À quatre mois des municipales, socialistes et écologistes s’enlisent dans des négociations aussi intenses que fragiles. Alors que Rachida Dati domine les sondages et impose un sentiment d’urgence, PS, PCF et EELV tentent d’arracher un accord de premier tour sans perdre la face. La gauche parisienne avance à pas comptés vers une union qui semble à la fois indispensable et désormais à portée de main.

Le