Cabinets de conseil trop influents dans les politiques publiques ? « C’est un procès totalement archaïque », répond Gilles Le Gendre (LREM)
Invité de Parlement Hebdo, Gilles Le Gendre est revenu sur la commission d’enquête menée au Sénat sur l’influence croissante des cabinets de conseil dans les politiques publiques. L’ancien président du groupe LREM à l’Assemblée nationale dénonce « un procès totalement archaïque. »

Cabinets de conseil trop influents dans les politiques publiques ? « C’est un procès totalement archaïque », répond Gilles Le Gendre (LREM)

Invité de Parlement Hebdo, Gilles Le Gendre est revenu sur la commission d’enquête menée au Sénat sur l’influence croissante des cabinets de conseil dans les politiques publiques. L’ancien président du groupe LREM à l’Assemblée nationale dénonce « un procès totalement archaïque. »
Louis Mollier-Sabet

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« J’ai beaucoup de respect pour mes collègues sénateurs, et un respect non feint. » Quand la phrase d’un député de la majorité présidentielle débute par un tel effet de prétérition, sa conclusion n’est en général pas tendre pour lesdits « sénateurs. » Et en l’occurrence, ça n’a pas manqué. « Mais ce procès est totalement archaïque » poursuit ainsi Gilles le Gendre. Ce que le député LREM qualifie de « procès » est en fait une commission d’enquête créée à l’initiative du groupe communiste sur « l’influence croissante des cabinets de conseil privés sur les politiques publiques. » Cette semaine, la commission d’enquête a notamment auditionné Olivier Véran et Cédric O, et pour Gilles Le Gendre, qui a fondé la société de conseil « Explora & Cie » en 2006, les interrogations des sénateurs « traduisent une méconnaissance de l’exercice du métier de conseil. »

« Très souvent, les cabinets de conseil gagnent moins bien leur vie en travaillant avec la puissance publique »

D’après lui, il est tout à fait normal que « notamment dans des crises aiguës », il y ait « des sujets à régler pour lesquels une institution ou une entreprise ne dispose plus des compétences en interne », et qu’il faut « aller chercher. » Le raisonnement du député LREM a d’ailleurs souvent été entendu par la commission d’enquête : l’Etat n’aurait pas intérêt à internaliser des compétences « dont on se sert une fois de temps en temps. » D’après lui les sommes engagées « ne sont pas dans l’excès » et correspondent aux besoins de l’Etat « d’aller chercher » des compétences dans certains moments exceptionnels. « Si la commission d’enquête découvre des choses qui n’auraient pas dû avoir lieu, qu’elle le montre » poursuit Gilles Le Gendre, qui admet « qu’il faille contrôler de façon précise et réduire le cas échéant certaines prestations. »

Ce fondateur d’une société de conseil tient d’ailleurs à ajouter : « Très souvent, les cabinets de conseil gagnent moins bien leur vie en travaillant avec la puissance publique qu’avec des entreprises. » Peu d’intérêt financier pour les cabinets – mis à part la « fierté » de travailler avec la puissance publique – et donc peu de soupçons de versements indus de la part des administrations publiques, si l’on en croit Gilles Le Gendre. Ainsi le député LREM « combat l’idée simpliste que parce que ce sont des acteurs privés, parce qu’ils gagnent leur vie et parce que c’est une marque internationale et étrangère, ce serait très mal et très vilain qu’on leur ait confié dans l’urgence de la logistique » en pleine crise sanitaire. C’est au contraire pour Gilles Le Gendre plutôt une marque d’humilité du ministère de la Santé de « reconnaître qu’il n’était pas à la pointe de la connaissance sur la logistique pour organiser des livraisons de masques ou de vaccins sur le territoire français. »

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