Calais : la gauche a mis les migrants « à l’abri »… des regards
Lui Président de la République, il aurait démantelé la jungle de Calais. Il semblerait que le président Hollande ait tenu la promesse faite avant l’été aux Calaisiens. Après une évacuation partielle en février dernier, la totalité de la jungle de Calais a été évacuée le 24 octobre 2016. Le gouvernement socialiste se trouve devant une situation inédite : trouver un équilibre entre altruisme et réalité de terrain. Alors comment paraître ferme lors d’une crise humanitaire ? Quel discours adopter pour humaniser les opérations d'évacuation ? Déshabillons-les revient sur le nouveau discours de la gauche face aux migrants de Calais et de Paris.

Calais : la gauche a mis les migrants « à l’abri »… des regards

Lui Président de la République, il aurait démantelé la jungle de Calais. Il semblerait que le président Hollande ait tenu la promesse faite avant l’été aux Calaisiens. Après une évacuation partielle en février dernier, la totalité de la jungle de Calais a été évacuée le 24 octobre 2016. Le gouvernement socialiste se trouve devant une situation inédite : trouver un équilibre entre altruisme et réalité de terrain. Alors comment paraître ferme lors d’une crise humanitaire ? Quel discours adopter pour humaniser les opérations d'évacuation ? Déshabillons-les revient sur le nouveau discours de la gauche face aux migrants de Calais et de Paris.
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Par Estelle Ndjandjo

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Les mots sont calibrés. On ne parle plus de jungle, mais de lande. On n’évacue pas, on met à l’abri. Pour le linguiste Dominique Maingueneau, la jungle est un lieu hors de la cité qui échappe aux politiques : « Le mot jungle représente un espace hors contrôle. La mise à l’abri elle, ne donne pas de perspective politique claire. Il est évident que mettre à l’abri c’est protéger d’un danger. On se contente de donner une image de bienfaisance ponctuelle». Pour Violaine Carrère, chargée d’études au Gisti (groupe d’information et de soutien des immigrés) le gouvernement reste flou. Elle s’interroge sur ses intentions : « De quoi les migrants sont-ils mis à l’abri ? Dans un premier temps, on pense aux intempéries. Les migrants doivent être au chaud. Mais ils sont aussi mis à l’abri des regards des riverains ».

Trentième évacuation à Stalingrad

Depuis 2014, c’est la trentième évacuation de camps de migrants au nord de Paris. La crise migratoire est désormais visible dans les rues de Paris. Pour gérer cette situation, Anne Hidalgo crée un « camp humanitaire » d’une capacité de 450 places, Porte de la Chapelle. Selon Michel Bettan, communiquant pour Havas Paris, la maire socialiste a trouvé une occasion en or pour se replacer dans l’échiquier politique : « Dans quelques mois, il y a une primaire à gauche. Anne Hidalgo pourrait potentiellement être candidate. Elle veut montrer sa différence avec Manuel Valls. Lui c’est la fermeté, elle l'humanitaire ». Anne Hidalgo chercherait donc à conforter son électorat de gauche, majoritaire dans le nord de Paris.

À l’approche de la présidentielle, le gouvernement souhaite lui aussi rassurer l'électorat socialiste. Une action aussi humanitaire soit-elle, peut donc se transformer rapidement en opération politique.

Retrouvez « Déshabillons-les », samedi 19 novembre à 15h.

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