Le Premier secrétaire du Parti socialiste Jean-Christophe Cambadélis a souligné mardi qu'il était "impossible" pour Manuel Valls d'avoir à la fois sa carte d'adhérent au PS et de briguer l'investiture En Marche! aux législatives comme l'ancien Premier ministre l'a annoncé dans la matinée.
"Ça, c'est impossible", a répondu M. Cambadélis, interrogé à l'entrée du siège du PS à Paris, où se tient un Bureau national sous haute tension dans la matinée.
"Il faut faire cela très gentiment et très calmement", a poursuivi le député socialiste de Paris.
L'ancien Premier ministre Manuel Valls, prononçant un discours lors d'un forum contre l'abstention, à Paris, le 5 mai 2017
AFP/Archives
Si ceux qui visent une double appartenance "veulent s'affirmer contre le gouvernement alors qu'il n'est pas encore constitué, qu'ils restent au Parti socialiste. S'ils veulent faire autre chose, qu'ils le disent, mais ça ne représente que 5% du Parti socialiste", a ajouté M. Cambadélis.
"Si certains veulent partir ou se singulariser qu'ils le fassent et nous laissent travailler", a-t-il insisté.
Mardi matin sur RTL, M. Valls, ancien Premier ministre redevenu député de l'Essonne, a annoncé qu'il serait "candidat de la majorité présidentielle" aux élections législatives et qu'il souhaitait s'inscrire dans le mouvement de M. Macron, rebaptisé La République en marche.
Le premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis donne une conférence de presse à Paris le 24 avril 2017
AFP
Début avril, M. Cambadélis avait haussé le ton en décidant de saisir la Commission des conflits du parti pour étudier le cas des élus apportant leur soutien à un autre candidat à la présidentielle que Benoît Hamon.
Il avait aussi présenté aux membres du bureau quatre autres décisions non soumises au vote: la condamnation ferme de ceux qui soutiennent ou rejoignent Emmanuel Macron, le retrait et remplacement des membres du bureau national qui ont pris position en sa faveur, le rappel de l'interdiction de la double appartenance à En Marche! et au PS, et enfin le rappel du retrait de l'investiture socialiste à ceux qui ont parrainé En Marche! ou adhéré, sous peine d'exclusion s'ils se présentent quand même.
"Aujourd'hui, il n'y a pas de machine à exclusion, mais, à un moment donné, chacun est devant ses responsabilités aussi", a commenté mardi matin Julien Dray devant la presse.
Plusieurs élus socialistes ont considéré pour leur part que M. Valls s'était de lui-même placé en retrait du parti.
"Il a lui-même clarifié sa situation. Les choses sont claires, il n'est plus socialiste", a jugé Marie-Noëlle Lienemann, l'eurodéputé Guillaume Balas, proche de Benoît Hamon, considérant que Manuel Valls "a décidé de lui-même de quitter le Parti socialiste" et "ne peut pas rester au Parti socialiste".
Proche de l'ancien Premier ministre mais critique de ses positions ces derniers mois, Luc Carvounas a "regretté" son souhait d'être candidat de La République en marche. "Je suis progressiste réformiste mais aussi socialiste attaché à son Parti et ses valeurs. Non je ne te suivrai pas cette fois", a tweeté le sénateur-maire d'Alfortville (Val-de-Marne).
Alors qu’aucune piste d’atterrissage ne semble se dessiner, à ce stade, au Parlement pour l’adoption du budget, le gouvernement a choisi d’avoir recours à une loi spéciale, plutôt qu'à des ordonnances, si le blocage se poursuit.
En clôture du Congrès de l’Association des maires de France (AMF), le Premier ministre a fait part de sa volonté de simplifier les normes qui pèse sur les élus locaux. Il a confirmé son engagement en faveur d’un grand acte de décentralisation avec le dépôt d’un projet de loi avant Noël mais sans s’engager sur une baisse de l’effort demandé aux collectivités dans le budget, au grand dam des élus.
Après le discours de clôture du 107e congrès des maires de Sébastien Lecornu, le premier vice-président de l’Association des maires de partage son « profond regret » et sa « profonde déception », face aux annonces du Premier ministre.
A la demande du groupe socialiste, un débat se tiendra à l’Assemblée nationale sur « la lutte contre le narcotrafic », a déclaré Sébastien Lecornu, dans son discours de clôture du 107e congrès de l’AMF.