Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du PS, a mis en garde mercredi contre les affaires politico-judiciaires qui éclatent dans la campagne présidentielle et pourraient aboutir au même "climat" qu'aux États-Unis, avec Marine Le Pen dans le rôle de Donald Trump.
"Je ne pense pas que ce soit une aubaine pour la démocratie ces affaires, cette manière dont on est en train de pourrir la présidentielle", a déploré le dirigeant socialiste dans l'émission "Questions d'info" LCP/Le Monde/AFP/franceinfo, à propos notamment des soupçons qui pèsent sur les emplois présumés fictifs de l'épouse de François Fillon.
"Nous sommes dans un climat qui ressemble à ce qui s'est passé aux États-Unis. On n'a pas vu la personnalité de Donald Trump (...) on a vu le rejet d'une représentation politique qui semblait éloignée des intérêts des Américains liée à la finance. Tout ça crée un climat de suspicion dans lequel le Front national se propulse et se construit", a-t-il analysé.
"Je n'annonce pas la victoire de Marine Le Pen, je crois qu'on peut se rassembler pour la battre", a cependant assuré M. Cambadélis, qui a annoncé la "mise en place d'une commission sous l'égide de Henri Weber (ancien député PS européen), qui va produire d'ici la fin de la semaine une réponse aux 144 propositions de Marine Le Pen".
Fustigeant "le facteur de désordre avec nos partenaires en Europe" et "dans le pays", que constitue selon lui le FN, le premier secrétaire a estimé que "la faiblesse de Marine Le Pen, c'est qu'elle +insécurise+ la France".
Il a douté en revanche que les accusations auxquelles le FN fait face sur l'emploi de ses assistants parlementaires au Parlement européen puissent porter préjudice à la campagne de sa candidate.
"Ça glisse sur les plumes de Mme Marine Le Pen. Parce que Marine Le Pen est dans un attitude transgressive. La transgression ne touche pas celui qui est transgressif. C'était le cas de Donald Trump", a-t-il déclaré.
Le FN est "le parti du désordre et de l'affrontement social", a encore dit M. Cambadélis.