« On pouvait craindre qu’il y ait des problèmes », estime l’ancienne ministre de la Culture, Aurélie Filippetti après le cambriolage du Louvre dimanche 19 octobre. Après le vol de huit bijoux de la galerie Apollon pour une valeur estimée à plus de 80 millions d’euros et d’une valeur historique inestimable, la responsabilité de l’exécutif et de la directrice du Louvre, Laurence Des Cars, est pointée du doigt. Cette dernière sera d’ailleurs auditionnée au Sénat à 16h30 ce mercredi.
Aurélie Filippetti fustige le plan « Louvre Renaissance »
« C’est un problème d’allocation des moyens. L’Etat met chaque année 100 millions d’euros de subventions, c’est l’une des plus grosses subventions du ministère de la Culture », rappelle Aurélie Filippetti estimant que le Louvre ne manque pas de moyens. Néanmoins, les fonds mobilisés n’auraient pas été affectés pour répondre aux différents enjeux liés à la sécurité et à la vétusté des lieux. « Il faut se rappeler qu’il y a six mois, le président de la République annonçait un grand plan de prestige appelé Louvre Renaissance qui ne consistait pas à renforcer la sécurité ou effectuer les travaux de maintenance », explique l’ancienne ministre.
Ce projet, lancé en janvier 2025 par Emmanuel Macron et estimé à 500 millions d’euros, consiste entre autres à créer une entrée supplémentaire et à aménager une salle spécialement pour La Joconde. « Dans cet investissement massif, il n’a jamais été question du travail de maintenance du schéma directeur du Louvre sur lequel il y avait eu des alertes », continue Aurélie Filippetti. Dans un rapport de la Cour des comptes, consulté par l’AFP, les juges financiers pointent un « retard persistant » dans le déploiement des moyens destinés à la protection des œuvres. Auditionné en février, l’administrateur général du Louvre alertait sur le « délabrement des équipements ».
« La véritable question c’est pourquoi le président de la République est le ministre de la Culture de ce pays ? »
Par ailleurs, Aurélie Filippetti a salué la « dignité » de Laurence Des Cars qui aurait, selon le Figaro, présenté sa démission après le cambriolage. Une démission refusée. La directrice du Louvre aurait reçu le soutien du président de la République. « La véritable question c’est pourquoi le président de la République est le ministre de la Culture de ce pays ? » interroge Aurélie Filippetti qui déplore l’emprise d’Emmanuel Macron sur les sujets culturels.
Une influence qui, selon Aurélie Filippetti, démontre l’inaction du ministère de la Culture. « C’est la responsabilité intégrale de la ministre de la Culture. C’est elle qui doit être mise en cause, Madame Dati ne s’est jamais intéressée aux dossiers de fond du ministère de la Culture », attaque Aurélie Filippetti qui rappelle que le Louvre ne dépend pas de la mairie de Paris. Actuellement directrice des affaires culturelles de la ville de Paris, Aurélie Filippetti n’a pas manqué cette occasion de mettre en cause Rachida Dati. « Elle utilise le ministère de la culture pour faire sa communication pour les municipales à Paris », déplore l’ancienne ministre.