Camouflet pour Manuel Valls aux municipales à Barcelone

Camouflet pour Manuel Valls aux municipales à Barcelone

Il était venu pour "gagner" la mairie de sa ville natale de Barcelone après l'échec de ses ambitions présidentielles en 2017 en France. Mais l...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Il était venu pour "gagner" la mairie de sa ville natale de Barcelone après l'échec de ses ambitions présidentielles en 2017 en France. Mais l'ancien Premier ministre français Manuel Valls a essuyé un revers dimanche en n'arrivant que quatrième aux municipales.

Avec environ 13% des voix, selon des résultats définitifs, M. Valls, 56 ans, a été largement devancé par le candidat du parti indépendantiste Gauche républicaine de Catalogne (ERC) Ernest Maragall (environ 21%) et la maire sortante de gauche radicale Ada Colau (près de 21%).

L'ancien Premier ministre socialiste français (2014-2016), soutenu à Barcelone par le parti libéral anti-indépendantiste Ciudadanos, n'aura donc pas été "la grande surprise" de ce scrutin, comme il n'a cessé de le répéter à la fin de sa campagne.

"Ma liste (...) est loin de nos attentes et de mes attentes", a-t-il reconnu.

Cette candidature à une élection municipale dans une grande métropole après une carrière politique de premier plan dans un autre pays était inédite en Europe, où tout citoyen peut se présenter à des élections locales dans un autre pays que le sien depuis le traité de Maastricht.

Ernest Maragall, 76 ans, devrait devenir le premier maire indépendantiste de la deuxième ville d'Espagne depuis le rétablissement de la démocratie en Espagne à l'issue de la dictature franquiste.

"Nous avons réussi: Barcelone va avoir un maire républicain", s'est félicité le frère de Pasqual Maragall, ancien maire socialiste emblématique de la ville au moment des Jeux Olympiques de 1992.

- "Relation intime" -

Né à Barcelone en août 1962, Manuel Valls a été élevé à Paris par un père catalan - le peintre Xavier Valls - et une mère italo-suisse puis naturalisé français à 20 ans.

"Depuis ma naissance (...) ma relation avec Barcelone", où il passait ses vacances, "a été intime, constante", avait-il dit lors de l'annonce de sa candidature en septembre qui avait mis fin à des mois de suspense.

L'ex-Premier ministre français et candidat à la mairie de Barcelone Manuel Valls parle à la presse après avoir voté le 26 mai 2019 à Barcelone
L'ex-Premier ministre français et candidat à la mairie de Barcelone Manuel Valls parle à la presse après avoir voté le 26 mai 2019 à Barcelone
AFP

Suite à son échec aux primaires socialistes pour la présidentielle 2017 en France et son ralliement à Emmanuel Macron, Manuel Valls avait décidé de changer d'horizon en s'engageant de l'autre côté des Pyrénées, multipliant meetings et manifestations contre les indépendantistes catalans qui ont tenté de faire sécession il y a un an et demi.

En février dernier, il avait fait face à des critiques pour avoir participé à une manifestation à Madrid organisée par la droite et l'extrême droite contre le chef du gouvernement Pedro Sanchez, critiqué pour sa tentative de dialogue avec les séparatistes.

Ces indépendantistes ont été au coeur de ces attaques - s'ils prennent la ville "on est face à quelque chose d’extrêmement dangereux", disait-il il y a peu à l'AFP. Tout comme Ada Colau, qualifiée de "populiste" et critiquée pour sa "politique désastreuse en matière de sécurité et de logement".

Face aux détracteurs l'accusant de se présenter dans une ville où il n'avait jamais vécu, M. Valls avait notamment mis en avant son expérience au plus haut niveau de la sécurité en tant que ministre français de l'Intérieur (2012-2014).

En couple avec Susana Gallardo, riche héritière d'une société pharmaceutique catalane, l'ancien maire d'Evry avait promis que "quoi qu'il arrive", il resterait à Barcelone où sa place sera désormais sur les bancs de l'opposition au sein du conseil municipal.

Dans la même thématique

Rally For Palestinian Prisoners SWITZERLAND.
4min

Politique

Hungry for Palestine : le collectif en grève de la faim depuis 23 jours reçu au Sénat

Vingt-trois jours de jeûne, seize villes françaises traversées : le collectif Hungry for Palestine était au Sénat le 22 avril 2025. Tous les membres du mouvement, présents au palais du Luxembourg, sont en grève de la faim depuis le 31 mars pour dénoncer l'inaction des pouvoirs publics et le non-respect du droit international dans la bande de Gaza. Le mouvement est né de l'impulsion de soignants, tous de retour de mission à Gaza.

Le

Tondelier 2
8min

Politique

Malgré des critiques, Marine Tondelier en passe d’être réélue à la tête des Ecologistes

Les militants du parti Les Ecologistes élisent leur secrétaire national. Bien que critiquée, la sortante Marine Tondelier fait figure de favorite dans ce scrutin où les règles ont été changées. La direction s’est vue accusée par certains de vouloir verrouiller le congrès. Si les écolos ne veulent pas couper avec LFI, le sujet fait débat en vue de la présidentielle.

Le

SIPA_01208671_000002
5min

Politique

Prisons attaquées : vers une nouvelle loi pour permettre l’accès aux messageries cryptées par les services de renseignement

Après la série d’attaques visant plusieurs établissements pénitentiaires, coordonnées au sein un groupe de discussion sur Telegram, le préfet de police de Paris, Laurent Nunez regrette que la disposition de la loi sur le narcotrafic, permettant aux services de renseignement d’avoir accès aux messageries cryptées, ait été rejetée les députés. La mesure pourrait réapparaître dans une nouvelle proposition de loi du Sénat.

Le

Municipales 2026 : pourquoi le prochain mandat des maires pourrait durer sept ans, au lieu de six
4min

Politique

Municipales 2026 : pourquoi le prochain mandat des maires pourrait durer sept ans, au lieu de six

La question d’un report des élections municipales de 2032 est à l’étude au ministère de l’Intérieur, en raison de la proximité d’un trop grand nombre de scrutins, notamment la présidentielle. Si le calendrier devait être révisé, et avec lui la durée du mandat des maires élus l’an prochain, cela nécessiterait une loi. Ce serait loin d’être une première sous la Ve République.

Le