Anne Hidalgo, maire PS de Paris, a appelé l'Etat, vendredi lors d'une visite du campement de la Villette, à "assumer ses responsabilités" en matière de prise en charge des migrants.
L'édile a visité en fin d'après-midi avec des élus et membres d'associations l'imposant campement insalubre de migrants installé près de la porte de la Villette, dans le nord de la capitale.
Plusieurs personnalités comme l'humoriste Sophia Aram, le photographe Yann Arthus-Bertrand ou l'essayiste Jacques Attali étaient aussi présents.
"Il faut un lieu pour que les personnes, d'où qu'elles soient, aient un toit au-dessus de la tête et qu'elles soient hébergées de manière inconditionnelle", a déclaré à la presse Mme Hidalgo.
Elle n'a pas demandé l'évacuation du camp: "ne comptez pas sur moi pour demander l'évacuation, si c'est pour faire venir des camions de CRS (...) surtout à côté d'un canal".
Mais, a-t-elle regretté, "aujourd'hui nous sommes dans le brouillard total, nous avons besoin que l'Etat prenne ses responsabilités".
Selon elle, "les villes sont prêtes à examiner des solutions avec l'Etat". "C'est aussi une question européenne où l'Etat peut faire beaucoup", a-t-elle fait valoir.
Le directeur général de France Terre d'Asile, Pierre Henry, a pour sa part regretté que "tous les dispositifs de prise en charge soient saturés". "Il manque un dispositif de prise en charge", selon lui.
Le nouveau campement de la Villette abrite, selon le Défenseur des droits, Jacques Toubon, "plus de 1.000 personnes" qui "vivent aujourd'hui dans près de 700 tentes collées les unes contre les autres sous les ponts du périphérique".
Ce campement a émergé quelques jours après la fermeture du "centre de premier accueil" situé non loin, porte de la Chapelle, qui servait de "sas" aux migrants depuis novembre 2016 et a été démonté pour laisser place à une future université.
"Si la mairie de Paris souhaite l'évacuation, elle peut parfaitement le demander au juge et si le juge le décide, le gouvernement mettra en oeuvre les moyens à sa disposition pour exécuter cette décision de justice", avait affirmé jeudi le secrétaire d'Etat en charge des Relations avec le Parlement, Christophe Castaner.