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Cancers : l’Union européenne n’a pas « d’excuse pour ne rien faire »

Un sommet européen sur le Cancer doit se tenir à Bruxelles du 19 au 20 novembre. Il s’agit de la deuxième cause de mortalité sur le Vieux Continent. Chaque année, 2,6 millions de nouveaux cas sont diagnostiqués. Tabac, alcool, pesticides, polluants divers, nos modes de vie et conditions de travail sont en cause. Alors, comment endiguer le fléau du cancer dans l’Union européenne ? Pourquoi sommes-nous aussi touchés ? Ici l’Europe ouvre le débat avec les eurodéputés Laurent Castillo (PPE, France) et Tilly Metz (Verts, Luxembourg). L'UE n'a pas "d'excuse pour ne rien faire", estime cette dernière.
Rédaction Public Sénat

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Le cancer progresse dans l’Union européenne. Aujourd’hui deuxième cause de mortalité, il pourrait « devenir la première d’ici 2035« , prévient l’eurodéputé Laurent Castillo (PPE, France), si rien n’est fait pour l’endiguer. Une progression qui s’explique avant tout selon lui par une « prévention insuffisante« , sur le tabac et l’alcool en premier lieu.

« L’environnement joue un rôle clé dans les facteurs de risque« , ajoute de son côté Tilly Metz (Verts, Luxembourg) qui liste ainsi « une alimentation fortement transformée ; trop de viandes rouges ; la pollution de l’air ; les pesticides, le stress, les facteurs chimiques au travail, les polluants éternels« .  L’eurodéputéecoprésidente de l’intergroupe Cancer et maladies rares au Parlement européen résume ainsi la situation européenne : « On connaît les facteurs à risque, ils ne tombent pas du ciel : il s’agit de les nommer et d’avoir une réglementation claire« .

Investir dans la prévention

Face à ce phénomène, un chiffre est rappelé par Laurent Castillo : quasiment « un cancer sur deux serait évitable ». Le mot-clé en la matière est la prévention ; et sur ce point, l’Union européenne a des leviers d’actions. L’an dernier, les États-membres ont adopté deux recommandations importantes, rappelle le commissaire à la Santé Oliver Varhelyi : « Une recommandation sur les environnements sans tabac ni vapotage, pour mieux protéger contre les effets du tabagisme passif. Deuxièmement, une recommandation sur la prévention vaccinale de certains cancers« . En ligne de mire, le papillomavirus, qui peut déclencher des cancers de l’utérus chez la femme, et face auquel la Commission souhaite généraliser la vaccination d’ici 2030.

Un « enjeu majeur« , abonde Laurent Castillo, qui estime, comme Tilly Metz, qu’il convient d’étendre cette vaccination aux hommes également.  « Je suis chirurgien ORL, on a des cancers ORL chez l’homme que l’on pourrait prévenir par la vaccination anti-HPV [papillomavirus ; NDLR] ». « Il y a un travail à faire pour rassurer les gens« , ajoute-t-il, déplorant la vague vaccino-sceptique à l’œuvre sur le Continent depuis la crise du covid.

Des compétences pour « agir davantage »

Le combat n’est donc pas perdu, veut croire Tilly Metz, qui cite d’autres domaines d’action. « Dire que l’UE n’a pas de compétence c’est toujours une excuse pour ne rien faire : mais ce n’est pas le cas si on a une approche plus large, sur une taxation minimale des produits de tabac ou l’étiquetage » par exempleAutre domaine où l’Union pourrait « agir davantage » : le médicament et la recherche. « On est en train de demander au niveau européen, pour la recherche sur les nouveaux médicaments, une optimisation du traitement, de les rendre plus abordables, point de vue prix, et d’éviter davantage les effets secondaires« , explique ainsi l’eurodéputée.

Par Thibault Henocque

L’émission est à retrouver en intégralité ici.

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