Candidature d’Emmanuel Macron : « On est peut-être en train de nous voler l’élection présidentielle », dénonce Patrick Kanner

Candidature d’Emmanuel Macron : « On est peut-être en train de nous voler l’élection présidentielle », dénonce Patrick Kanner

Invité mercredi matin de Public Sénat, Patrick Kanner, le président du groupe socialiste au Sénat, s’est agacé de voir Emmanuel Macron retarder son entrée en campagne face à une situation internationale complexe. Pour cet élu, le chef de l’Etat veut d’abord éviter d’avoir « à rendre des comptes » avant le vote du 10 avril.
Romain David

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Emmanuel Macron, qui tente d’éviter un conflit armé entre l’Ukraine et la Russie, se prépare dans le même temps à une guerre éclair, sur le terrain politique cette fois. Face à la crise dans l’est de l’Europe, la candidature du chef de l’État à sa propre succession pourrait ne pas intervenir avant la fin du mois de février. La date limite de dépôt des candidatures à la présidentielle étant fixée au 4 mars, et le premier tour se déroulant le 10 avril, il ne restera qu’un mois au président-candidat pour mener sa campagne. Une situation qui agace particulièrement les autres postulants à l’Elysée, qui ne peuvent pas se confronter au projet présidentiel. « Toute la stratégie d’Emmanuel Macron, c’est qu’il ne puisse pas, avant un temps très court, avoir à rendre des comptes », estime Patrick Kanner, le patron du groupe socialiste au Sénat et l’un des principaux soutiens d’Anne Hidalgo pour l’investiture suprême.

« La Macronie, ça ose tout »

« Moi je dis qu’il doit rendre des comptes, y compris sur sa politique internationale. Lorsqu’il se déclarera, nous n’aurons qu’un mois à peine de campagne réelle avant une présidentielle dont il a lui-même choisi la date, c’est une atteinte au bon fonctionnement de nos institutions », s’agace cet élu, qui était invité mercredi matin de « Bonjour chez Vous », la matinale de Public Sénat.

 « On est peut-être en train de nous voler l’élection présidentielle », accuse Patrick Kanner. « S’il n’est pas candidat, s’il ne présente pas son bilan et s’il continue à utiliser les moyens de l’État, il y a quelque chose qui ne colle pas », alerte encore cet ancien ministre des Sports. Et d‘ajouter, en paraphrasant Michel Audiard : « Mais comme je le dis souvent, LREM ça ose tout, la Macronie, ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît ! »

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« Avec Poutine, il n’y a pas de séduction qui marche »

Le sénateur du Nord admet toutefois que le chef de l’Etat « a fait son devoir » en tentant à plusieurs reprises de négocier une désescalade avec Vladimir Poutine. « A-t-il réussi ? La réponse est non, il a été instrumentalisé et manipulé. François Hollande a raison de dire qu’avec Poutine, il n’y a pas de séduction qui marche, il ne comprend que le rapport de force », conclut Patrick Kanner.

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