La candidature d’Emmanuel Macron fait aujourd’hui peu de doutes. La question qui reste, c’est la date, et éventuellement, les conséquences d’un mélange des genres entre un Président de la République et un candidat à sa propre succession. Pour Stanislas Guerini, circulez, il n’y a rien à voir : « J’entends les journalistes et les opposants qui parlent d’un président en campagne, j’entends moins des Français obsédés par cette question-là. » Le député LREM de Paris nie toute ambiguïté, puisqu’il y a « une forme d’évidence à ce que le Président puisse être candidat » et que sur le fond, « ce qui compte c’est le sens à donner à un prochain quinquennat. »
D’autant plus que cela permet au chef de l’Etat de ne pas perdre des plumes dans ce que le délégué général de LREM considère comme « une campagne parfois enlisée, qui regarde dans le rétro. » D’après lui, « le seul qui mène un exercice de projection du pays, c’est le Président de la République. » Bref, Emmanuel Macron sur le timing politique qu’il estimera le plus opportun : « Il est le maître des horloges depuis le début », résume le député de Paris.
« N’est-il pas en campagne depuis le début du quinquennat, pour convaincre, expliquer ? »
Cela ne devrait pas traîner encore des semaines, mais la majorité présidentielle menée par Stanislas Guerini tient à ce qu’Emmanuel Macron « reste pleinement Président » encore un peu, notamment avec la présidence du Conseil de l’Union européenne. Dans ce contexte, « on lui ferait le reproche inverse aujourd’hui s’il était candidat » explique le patron de La République en Marche, qui va même jusqu’à se demander si, au fond, être en campagne et Président de la République, ce n’est pas la même chose : « N’est-il pas en campagne depuis le début du quinquennat, pour convaincre, expliquer ? C’est comme ça qu’on fait de la politique. »
Effectivement, si Emmanuel Macron ne s’est pas encore déclaré, la majorité présidentielle assume d’être en campagne. « Depuis des mois nous assumons parfaitement d’être en campagne pour promouvoir le bilan, on a envie que le Président de la République soit candidat, ce n’est un problème que pour les commentateurs », affirme Stanislas Guerini. Enfin, toute la majorité présidentielle ? Après la création « d’Ensemble citoyens ! », Emmanuel Macron et LREM ont empêché la fusion d’Agir, le parti de Franck Riester, et d’Horizon, le nouveau parti d’Édouard Philippe. L’ex-Premier ministre reste très populaire selon notre baromètre politique Odoxa, Mascaret pour Public Sénat, LCP et la presse régionale. Son poids politique dans une hypothétique future majorité présidentielle semble inquiéter à l’Elysée. « Je ne sais pas sur quel ton ou dans quelle langue Édouard Philippe devra dire qu’il soutient le Président pour être entendu », se défend Stanislas Guerini.
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