Cannabis : « Nous nous trompons »  estime Bernard Kouchner

Cannabis : « Nous nous trompons » estime Bernard Kouchner

Invité de l’émission « On va plus loin », l’ancien ministre de la Santé, Bernard Kouchner demande un changement de la loi concernant la toxicomanie, comme il l’explique dans son livre « Toxic » coécrit avec quatre autres médecins.
Public Sénat

Temps de lecture :

2 min

Publié le

Mis à jour le

Combattre la toxicomanie et non les toxicomanes. C’est le message qu’a voulu adresser Bernard Kouchner, ancien ministre de la Santé et cofondateur de Médecins sans frontières et Médecins du Monde, avec les médecins William Lowenstein, Jean-Pierre Daulouède, Patrick Aeberhard et Bertrand Lebeau, dans leur livre « Toxic » (éditions Odile Jacob).

Concernant les drogues dures, Bernard Kouchner considère que  la France « est un vrai modèle parce que les médecins généralistes prennent en charge 150 000, 200 000 toxicomanes, avec leur accord (…) et les accompagnent ».

En revanche, concernant le cannabis, l’ancien ministre de la santé, explique que la France est très à la traîne. : « Nous avons voulu en France réprimer (…) On n’est pas un toxicomane, on est d’abord un délinquant. Il y a une loi en France, de (19)70 – 48 ans – qui n’a pas bougé et qui fait qu’on ne définit pas le désir de l’individu (…) il est avant tout un délinquant et donc [c’est] la répression (…) Heureusement, on ne les met pas tous en prison, mais théoriquement oui. Donc il faut absolument modifier cette loi de 70. »

 

Distribuer une amende pour consommation de cannabis plutôt qu’une peine de prison, comme le souhaite le gouvernement Philippe, ne règlera pas le problème, pour Bernard Kouchner : « Ça à l’air plus sympathique pour les forces de l’ordre d’avoir à distribuer une amende plutôt que de faire une enquête, de faire un interrogatoire etc. Mais ce n’est pas vrai. Les jeunes qui seront arrêtés (…) dans les quartiers, ils n’auront pas deux cents ou trois cents euros sur eux. Ils ne les ont pas. Et s’ils ne les ont pas, on repartira dans le circuit de la fausse délinquance. Cela n’est pas la solution (…) Nous nous trompons. »

Et il ajoute : « Il y a un conservatisme français terrible (…) Bougeons-nous. Ne soyons pas les plus conformistes, rétrogrades etc. »

Dans leur ouvrage, les cinq médecins prônent la légalisation et le contrôle du cannabis ainsi que la dépénalisation de l’usage personnel des drogues dures.

 

Vous pouvez voir et revoir l’interview de Bernard Kouchner, en intégralité :

OVPL : interview de Bernard Kouchner sur la dépénalisation des drogues (en intégralité)
09:21

Dans la même thématique

Cannabis : « Nous nous trompons »  estime Bernard Kouchner
5min

Politique

Budget : « C’est un semblant de justice fiscale, mais en réalité, ce sont les plus pauvres qui vont trinquer », selon le député PS Arthur Delaporte

Invités à débattre du budget 2025 sur Parlement hebdo, le rapporteur LR de la commission des finances du Sénat, Jean-François Husson, et le député PS Arthur Delaporte, s’opposent sur le sujet. « Il faudra bien faire des efforts », défend le sénateur LR, quand le socialiste dénonce « un effort incommensurable ».

Le

Cannabis : « Nous nous trompons »  estime Bernard Kouchner
8min

Politique

Budget : « 2024 est une année noire pour les finances publiques », alerte Pierre Moscovici

Auditionné par le Sénat, le président du Haut conseil des finances publiques affirme que les hausses d’impôts prévues dans le budget 2025 ne sont pas de 20 milliards d’euros, comme le dit gouvernement, mais « de 30 milliards d’euros ». Un effort indispensable, insiste Pierre Moscovici : « Le poids de la dette permet-il encore d’agir ? Non. Quand vous avez ce niveau de dette, walou ! »

Le

Cannabis : « Nous nous trompons »  estime Bernard Kouchner
4min

Politique

Propos de Gabriel Attal et de Gérald Darmanin sur le budget : « Certains auraient avantage à se taire ! », tacle Claude Raynal

Ce vendredi, Claude Raynal, sénateur socialiste de la Haute-Garonne et président de la commission des finances du Sénat, était l’invité de la matinale de Public Sénat. Hier soir, le budget pour l’année 2025 a été présenté par le gouvernement. Le sénateur est revenu sur les mesures du projet de loi de finances destinées à faire des économies et a assuré que Gabriel Attal et Gérald Darmanin « auraient avantage à se taire », en évoquant leur opposition à l’augmentation des impôts.

Le