Carlos Ghosn « peut risquer 15 ans » s’il est condamné, selon l’avocat Akira Hashimoto

Carlos Ghosn « peut risquer 15 ans » s’il est condamné, selon l’avocat Akira Hashimoto

Invité de l’émission « On va plus loin », Akira Hashimoto, avocat au barreau de Paris et de Tokyo, explique le fonctionnement du système judiciaire japonais, alors que Carlos Ghosn, a comparu mardi pour la première fois devant un juge, depuis son arrestation surprise le 19 novembre.
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Arrêté au Japon, le 19 novembre dernier, Carlos Ghosn, le PDG de Renault, a comparu pour la première fois devant la justice japonaise mardi, alors qu’il est soupçonné d’abus de confiance. On connaît très mal en France le système judiciaire japonais, qui est très différent du système français.

Akira Hashimoto, avocat au barreau de Paris et de Tokyo, est venu sur le plateau d’« On va plus loin » pour nous éclairer : « Dans le système français, vous avez un juge d’instruction (…) Au Japon, il n’y a pas de juge d’instruction (…) Au Japon, la durée d’investigation est très raccourcie. En France, dans le cas [de Carlos Ghosn], il pourrait y avoir un ou deux ans pour terminer l’investigation [et] après il pourrait être laissé en liberté ou envoyé devant le tribunal. Mais au Japon, c’est la garde à vue. Et pendant ce temps-là, le procureur doit faire toutes ses investigations et décider si [la personne] va au tribunal ou si elle est relâchée. »

L’avocat rappelle que le taux de condamnation au Japon est de « 99,9% ». Car en fait, c’est le procureur qui décide en amont si la personne doit être renvoyée devant un tribunal ou bien si elle est libérée. Et les personnes sont relâchées dans « 60 à 70% » des cas. Ce qui veut dire que si Carlos Ghosn se retrouve devant un tribunal, il a quasiment toutes les chances d’être condamné.

Les conditions de détention de l’ancien dirigeant de Nissan ont beaucoup été commentées en France ainsi que sa façon de s’être présenté devant le tribunal. Recevant trois bols de riz par jour, dormant sur un futon pendant plusieurs semaines, l’homme est arrivé pour sa comparution, menotté, en sandales vertes en plastique, une corde autour de la taille. Ce qui est en fait le sort de tout détenu au Japon. Akira Hashimoto explique même que Carlos Ghosn, contrairement aux apparences, a bénéficié « un peu d’un traitement de faveur » avec sa cellule individuelle : « Normalement, c’est beaucoup plus dur. Et puis, il a eu un lit (…) Au Japon, il n’y a pas de lit (…) C’est le système japonais (…) Il n’y a pas de luxe, c’est sûr. »

Et de conclure que si Carlos Ghosn est condamné « il peut risquer 15 ans mais c’est le maximum. »

 

Vous pouvez voir et revoir l’entretien avec Akira Hashimoto, en intégralité :

Entretien avec l'avocat Akira Hashimoto à propos de Carlos Ghosn (en intégralité)
06:24

Dans la même thématique

Carlos Ghosn « peut risquer 15 ans » s’il est condamné, selon l’avocat Akira Hashimoto
2min

Politique

« Si le gouvernement tombait demain, le président de la République renommerait un de ses amis, qui ferait à peu près la même chose », estime Sébastien Chenu

Invité de la matinale de Public Sénat, le vice-Président du Rassemblement national et député du Nord Sébastien Chenu a réagi à l’échec d’une nouvelle motion de censure déposée par les Insoumis contre François Bayrou, lundi 10 février. Pour le parlementaire, faire tomber le gouvernement n’a pas d’intérêt tant qu’Emmanuel Macron ne peut pas dissoudre à nouveau l’Assemblée nationale.

Le

Carlos Ghosn « peut risquer 15 ans » s’il est condamné, selon l’avocat Akira Hashimoto
4min

Politique

« Nous avons déjà des avantages compétitifs par rapport aux Etats-Unis » : au sommet sur l’IA, Emmanuel Macron vante le modèle français

En clôture de la première journée du sommet sur l’intelligence artificielle, le président de la République a affirmé que la France était « de retour dans la course » à l’innovation. Energie décarbonée, formations d’excellence… Emmanuel Macron appelle les investisseurs à privilégier la France, face aux Etats-Unis.

Le

Paris: Seance questions au gouvernement Assemblee nationale
9min

Politique

Rassembler macronistes et LR pour 2027 ? Les sénateurs favorables au principe d’une candidature commune, mais « les primaires, non merci ! »

Les sénateurs des différents partis du bloc central estiment nécessaire d’engager une réflexion sur la possibilité d’une candidature commune pour la prochaine présidentielle, afin de limiter le risque d’éparpillement. En revanche, le principe d’une primaire qui irait de Renaissance aux LR, telle qu’évoquée par Gérald Darmanin ce week-end, rebute de nombreux élus, échaudés par ce mécanisme et ses précédents.

Le

Carlos Ghosn « peut risquer 15 ans » s’il est condamné, selon l’avocat Akira Hashimoto
3min

Politique

Présidentielle 2027 : « Il faudra un candidat unique de la droite et du centre », appelle la députée Ensemble pour la République Maud Bregeon

Invitée de la matinale de Public Sénat, la députée Ensemble pour la République et ancienne porte-parole du gouvernement Barnier, Maud Bregeon appelle, comme Gérald Darmanin, à une « candidature unique de la droite et du centre » lors de la prochaine élection présidentielle, pour faire face à un Rassemblement national « de plus en plus puissant et de plus en plus structuré ».

Le