Carrières longues, enseignants, couples pacsés : les amendements des sénateurs macronistes sur les retraites
Dans le cadre de l’examen de la réforme des retraites au Sénat, les sénateurs du groupe RDPI (Renaissance) ont déposé des amendements qui reprennent les gestes consentis par Elisabeth Borne envers les députés LR.

Carrières longues, enseignants, couples pacsés : les amendements des sénateurs macronistes sur les retraites

Dans le cadre de l’examen de la réforme des retraites au Sénat, les sénateurs du groupe RDPI (Renaissance) ont déposé des amendements qui reprennent les gestes consentis par Elisabeth Borne envers les députés LR.
François Vignal

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Entre la majorité sénatoriale LR/centristes, qui aura la main pour modifier la réforme des retraites au Sénat, et la gauche qui entend mener pied à pied la bataille contre le texte, pas facile pour la majorité présidentielle de trouver sa place. « L’idée, c’est de ne pas multiplier les amendements, pour permettre d’aller jusqu’au bout, jusqu’au vote », explique le sénateur Renaissance Xavier Iacovelli, vice-président du groupe RDPI (Renaissance) du Sénat. De fait, les prises de paroles seront limitées. D’autant plus que le groupe présidé par François Patriat ne compte que 24 sénateurs.

Carrières longues : reprises des amendements des députés

Parmi les quelques amendements déposés par les sénateurs macronistes, deux portent sur les fameuses carrières longues. Ils reprennent les mains tendues successivement par la première ministre Elisabeth Borne vers les députés LR. Un amendement, déposé par Xavier Iacovelli et signé par tout le groupe, reprend ainsi l’amendement du gouvernement déposé à l’Assemblée sur le premier « bougé », celui qui permet à ceux qui ont commencé à travailler entre 20 et 21 ans de partir après 43 ans de cotisations, et non 44 années. Un deuxième amendement du groupe, déposé par Martin Levrier, porte sur la seconde évolution, qui élargit encore le périmètre de ceux pouvant partir après 43 ans. L’amendement est similaire à ceux déposés à l’Assemblée par le président du groupe LR, Olivier Marleix, et par le groupe Horizons sur les 43 ans. La première proposition représente un coût de 400 millions d’euros, la seconde ajoute encore 300 millions d’euros. Mais on attend sur ces points les amendements du gouvernement.

Xavier Iacovelli a déposé un autre amendement, issu du groupe Renaissance de l’Assemblée, pour permettre aux enseignants de partir à la retraite durant l’année scolaire, s’ils ont atteint les conditions de départ. Le sénateur des Hauts-de-Seine évoque aussi un amendement déposé par sa collègue Nadège Havet « pour permettre les pensions de réversion pour les couples pacsés. Pour le moment, il faut être marié pour avoir droit à une pension de réversion ». La sénatrice Renaissance du Finistère a aussi déposé un amendement pour permettre une bonification de trimestres pour les sapeurs-pompiers volontaires, autre sujet déjà évoqué au Palais Bourbon.

Revalorisation de 100 euros des pensions de retraite à Mayotte

Les sénateurs RDPI vont défendre, par un amendement du sénateur Thani Mohamed Soilihi, une revalorisation de 100 euros des pensions de retraite à Mayotte. Le groupe centriste a aussi déposé un amendement en ce sens. Autre amendement à venir : il s’agit de faciliter les conditions de rachat de trimestres pour les stages.

Les sénateurs macronistes veulent aussi « rendre systématique l’entretien pour information sur la retraite, à l’âge de 45 ans, quand la durée d’assurance est inférieure à 10 ans », explique Xavier Iacovelli. Autrement dit, un point d’alerte quand le nombre d’années cotisées est faible. Le sénateur des Hauts-de-Seine ajoute une « question importante » à ses yeux, « sur les trimestres acquis pour éducation d’un enfant, qui sont partageables entre les deux parents, si on fait la demande avant les quatre ans. C’est un peu court. Si on veut impliquer les hommes dans l’éducation, l’idée est de retarder l’âge permettant de faire cette répartition de trimestres ».

Rester sur le texte initial sur les régimes spéciaux

Quant à l’accélération de la fin des régimes spéciaux, que souhaitent les sénateurs LR et pour laquelle le ministre du Travail a semblé, dans un premier temps, montrer une forme d’ouverture, elle n’a pas la cote au groupe RDPI, où on tient « à l’équilibre » issu du texte initial. Autrement dit, mettre fin aux régimes spéciaux, mais se limiter à la « clause du grand-père » et ne pas mettre de l’huile sur le feu, alors que les syndicats de la SNCF et de la RATP appellent à la grève reconductible à partir du 7 mars.

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