Le Premier ministre Édouard Philippe a affirmé vendredi à Bordeaux que l'État assurerait "l'accompagnement financier" après les dégradations subies par les commerçants depuis le début du mouvement des "gilets jaunes".
"Cela permettra d'accompagner les initiatives prises par les collectivités territoriales", a précisé Édouard Philippe, après une rencontre avec plusieurs commerçants bordelais.
Selon l'entourage du chef du gouvernement, une enveloppe d'environ 3 millions d'euros doit être versée à une dizaine de villes ou collectivités territoriales parmi les plus touchées par les "casseurs" en fin de manifestation de "gilets jaunes" chaque samedi.
L'enveloppe doit notamment contribuer à "payer des actions collectives, ou des animations commerciales", a indiqué cette même source.
A Bordeaux, le maire Alain Juppé a expliqué qu'il allait débloquer un "fonds d'indemnisation" pour les commerçants de sa commune.
Le Premier ministre a en outre affirmé qu'un accord avait été trouvé avec les assureurs pour "un système de franchise unique", notamment lorsqu'un même commerçant a subi des dégradations plusieurs samedis successifs.
Il a en outre incité les commerçants à utiliser le dispositif déjà mis en place d'étalement du paiement des charges sociales sur vingt mois.
A plusieurs commerçants qui lui demandaient "une exonération", il s'est en revanche montré davantage évasif: "Je ne peux pas m'engager maintenant", leur a-t-il répondu.
Le Premier ministre était arrivé à la mi-journée dans la ville d'Alain Juppé, son mentor en politique. "Édouard Philippe conduit sa mission dans des circonstances difficiles avec beaucoup de courage", a salué son lointain prédécesseur à Matignon (1995-1997).
Avant de s'exprimer, le Premier ministre a consacré une dizaine de minutes en marge de son programme officiel à aller Cours Pasteur à la rencontre de quelques commerçants dont les boutiques avaient été touchées par les heurts en fin de manifestation. M. Philippe est notamment rentré dans une agence immobilière et une agence de voyages, discutant quelques minutes avec leurs responsables.
Il était accompagné du maire de Bordeaux, de nombreux journalistes et sous la surveillance d'un fort dispositif policier en civil. Dans ce quartier peu passant, aucun manifestant ne s'est montré. Il a ensuite rencontré des commerçants au musée d'Aquitaine.