En héritant mardi du ministère de l'Intérieur, Christophe Castaner a décroché le portefeuille de ses rêves mais, secondé par un expert, il en...
Castaner, un pur politique pour une place Beauvau rétrécie
En héritant mardi du ministère de l'Intérieur, Christophe Castaner a décroché le portefeuille de ses rêves mais, secondé par un expert, il en...
Par Jérémy MAROT
Temps de lecture :
4 min
Publié le
Mis à jour le
En héritant mardi du ministère de l'Intérieur, Christophe Castaner a décroché le portefeuille de ses rêves mais, secondé par un expert, il en voit les attributions réduites, signe que le profil idéal ne s'est pas dégagé pour le poste.
M. Castaner à Beauveau, c'est avant tout le choix de la sécurité pour Emmanuel Macron et Edouard Philippe, qui y ont placé un fidèle parmi les fidèles.
"Le ministre de l'Intérieur, de toutes traditions, est un homme en qui les deux têtes de l'exécutif doivent avoir toute confiance", résume un proche du chef de l'Etat.
"Avec Castaner, on met quelqu'un qui a deux choses qui sont essentielles dans cette machine: l'incarnation, l'impact, cette densité politique qu'il faut pour être ministre de l'Intérieur. La seconde chose c'est la confiance", ajoute un conseiller du Premier ministre.
Si cette nomination vaut promotion sur le papier pour M. Castaner, elle s'accompagne aussi d'évidentes réserves. Alors que Gérard Collomb, avait obtenu le rang de n°2 du gouvernement et ministre d'Etat à Beauvau, M. Castaner occupera le 11e rang protocolaire, sans titre supplémentaire.
Ces considérations honorifiques sont doublées d'un net rétrécissement du portefeuille.
Photo de famille des ministres du gouvernement Philippe I toujours présents dans l'équipe
AFP
M. Castaner sera ainsi épaulé par un spécialiste, le patron du renseignement intérieur Laurent Nuñez, désigné secrétaire d'Etat. Une situation de tandem inédite à Beauvau depuis l'attelage Charles Pasqua - Robert Pandraud, entre 1986 et 1988.
L'arrivée de M. Nuñez est "une nomination médicament" selon l'expert en communication politique Philippe Moreau-Chevrolet qui souligne la nécessité de "rétablir une relation de confiance avec la police, après les dégâts de l'affaire Benalla".
"Il y a un enjeu de compétence mais ça c'est Nuñez qui va l'apporter. On pense vraiment que ce binôme est un alliage qui permet de répondre à toutes les questions", ajoute un conseiller du gouvernement.
Sans connaissance des "réseaux de flics", dixit un député LREM, M. Castaner n'est pas un expert, même si son entourage a rappelé ces derniers jours qu'il avait animé quelques réunions sur les sujets régaliens lors de la campagne présidentielle. Cette carence supposée a en tout cas donné immédiatement un angle d'attaque à l'opposition mardi.
- "Déclassement" -
"Je n'ai jamais assisté à une prise de parole de Christophe Castaner pendant cinq ans sur les questions essentielles", a ainsi grincé le député (LR) Eric Ciotti en évoquant "le terrorisme" ou "les textes sur l'immigration".
"Ce sont des sujets qu'il ne connaît pas. Il est choisi non pas pour sa compétence (...) mais uniquement pour sa fidélité politique", a-t-il insisté.
"C'est une forme de critique parce que lorsque vous adjoignez au ministre de l'Intérieur un secrétaire d'État censé être technique, vous reconnaissez que vous n'avez pas entièrement confiance non plus en le laissant seul aux manettes", a abondé le député (LR) Julien Aubert.
De même, M. Castaner est délesté de la charge des collectivités locales, réaffectée au ministère de la Cohésion des territoires désormais dirigé par Jacqueline Gourault.
"Mieux vaut y voir un élargissement du ministère des Territoires qu'un rétrécissement de l'Intérieur", tente de positiver un pilier de la macronie, estimant que "ça ne dégrade en rien la fonction de ministre de l'Intérieur".
Ce régime sec permet ainsi au député (LR) Guillaume Larrivé de s'indigner contre "le déclassement de la place Beauvau" qui, selon lui, "trahit la faible considération dans laquelle Emmanuel Macron tient les préfets, les policiers et les gendarmes".
Lors de la passation de pouvoir mardi avec Edouard Philippe à Beauvau, M. Castaner a lui-même dit "s'interroger" au moment de poser ses valises place Beauvau. "On s'interroge sur la capacité à assumer cette fonction. Et très vite on se rassure car ce ministère est à la tête de 300.000 femmes et hommes totalement engagées", a-t-il répondu.
M. Castaner aura en tout cas la main sur une prérogative ultra-stratégique: l'éventuel redécoupage des circonscriptions législatives, qui doit naître de la réforme des institutions actuellement reportée à janvier. Une fonction qui l'a poussé à renoncer dès sa nomination mardi à son poste de patron de La République en marche.
La majorité sénatoriale veut revenir sur l’effort demandé par le gouvernement aux collectivités. Le premier ministre a déjà fait des gestes devant les régions et les départements. « Un premier pas », reconnaît le sénateur LR Stéphane Sautarel, mais insuffisant. Pour compenser l’allègement de l’effort sur les collectivités, la majorité sénatoriale entend renforcer les économies sur d’autres ministères, notamment sur la « jeunesse, la recherche ou la culture ».
A la veille de l’ouverture du 107e congrès des maires à Paris, des élus des Outre-mer se sont retrouvés à Issy-les-Moulineaux ce lundi 17 novembre. Alors qu’ils font face à une criminalité et une délinquance grandissantes, dans des territoires en proie au narcotrafic, les maires, aux côtés de la délégation sénatoriale aux Outre-mer, ont plaidé pour un « choc régalien ».
Avec encore plus de 1 500 amendements restant à examiner en une semaine à l’Assemblée sur la partie recettes du projet de loi de finances, le calendrier budgétaire est de plus en plus contraint. Dans une assemblée divisée et avec le renoncement du gouvernement de recourir au 49.3, la possibilité d’une adoption des deux lois de finances avant le 31 décembre 2025 relève presque de la politique-fiction.
Comme en 2025, la mission sport, jeunesse et vie associative subie une sérieuse coupe dans le budget. Le service civique voit son enveloppe budgétaire réduite de 20 %, soit 114,4 millions d’euros par rapport à l’année dernière. « Se priver d’un dispositif qui fonctionne au moment où on a besoin de faire du lien social, c’est incompréhensible », regrette le rapporteur des crédits, Éric Jeansannetas (PS).