Catalogne : jour de vote

Catalogne : jour de vote

Les bureaux de vote ont ouvert jeudi en Catalogne où les électeurs décident si les indépendantistes doivent revenir au pouvoir dans leur région, deux mois après la proclamation d'une République de Catalogne mort-née qui a ébranlé l'Espagne.
Public Sénat

Par Afp

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"Toute l'attention se concentre sur le point de savoir si le processus indépendantiste continuera ou s'interrompra" dans cette région du nord-est de l'Espagne, résume le politologue Joan Botella à Barcelone.

Avant même l'ouverture des bureaux à 09H00 (08H00 GMT), les files d'électeurs décidés à voter avant de se rendre au travail, s'allongeaient à Barcelone. Les bureaux devaient fermer à 20H00 (19H00 GMT) et tous les analystes s'attendent à une participation record.

La presse espagnole titrait jeudi sur le million d'indécis, près d'un cinquième du collège électoral, dont le choix pouvait faire basculer le scrutin d'un côté ou de l'autre.

En 2015, les indépendantistes avaient pour la première fois remporté une majorité des sièges au parlement catalan, en rassemblant 47,8% des suffrages avec déjà un record historique de participation (74,95%).

Les élections ont été convoquées par le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy, qui a placé la région sous tutelle après la déclaration d'indépendance de son parlement régional, qui avait inquiété l'Europe.

Un scrutin aux allures de référendum pour ou contre l'indépendance: "Ma famille votera +oui+", "la mienne +non+", disent ainsi à l'AFP deux jeunes amis de 16 et 23 ans, dans le village de Fogars-de-la-Selva à 60 kilomètres de Barcelone.

Les conservateurs qui dirigent actuellement l'Espagne, de même que les libéraux de Ciudadanos et leurs adversaires socialistes, ont fait campagne en fustigeant "le cauchemar" ou "la folie" indépendantiste.

Ils ont insisté sur "la fracture sociale" créée par la question de l'indépendance dans la région ou sur la fuite de plus de 3.000 entreprises qui ont déplacé leur siège social ailleurs.

Nombre d'analystes tablent cependant sur un gouvernement dirigé par les indépendantistes.

Selon les sondages, la bataille pour la première place se jouerait entre le parti sécessionniste de gauche ERC du vice-président destitué Oriol Junqueras - inculpé et emprisonné pour "rébellion" - et la formation Ciudadanos incarnée par Inès Arrimadas.

 

- Va-tout pour Puigdemont -

 

Les deux principaux dirigeants destitués par Madrid jouent leur va-tout avec ce scrutin, mais se présentent sur des listes séparées.

Le président catalan révoqué, Carles Puigdemont (droite indépendantiste), qui s'est exilé à Bruxelles, entend reconquérir son poste par les urnes, en sachant qu'il serait aussitôt arrêté s'il rentrait.

"Ce qui est en jeu, ce n'est pas qui remporte les élections, mais si c'est le pays (la Catalogne, ndlr) qui gagne ou si c'est Rajoy", martèle M. Puigdemont.

Oriol Junqueras n'a, lui, pas pu faire campagne. Autorisé à dix appels téléphoniques par semaine depuis sa prison, il a néanmoins envoyé à ses militants messages, poèmes et enregistrements.

Nombre d'électeurs arborent des rubans ou vêtements jaunes, couleur de la protestation contre la détention prolongée de quatre leaders indépendantistes.

 

Pessimisme

 

En octobre, les indépendantistes au pouvoir avaient organisé un référendum d'autodétermination interdit, marqué par des violences policières.

L'Union européenne avait refusé de s'immiscer dans une affaire intérieure.

Le 27 octobre, 70 députés catalans sur 135 ont finalement proclamé une "République catalane" restée sans effet.

Depuis, le gouvernement central a pris le contrôle de la région, destitué le gouvernement, dissous le parlement pour convoquer ces élections.

Le parti de M. Rajoy - qui n'avait recueilli que 8,5% des voix aux élections régionales de 2015 - se vante d'avoir "décapité" l'indépendantisme catalan.

Alors que la campagne était close, M. Rajoy s'est félicité mercredi soir d'avoir fait usage en Catalogne d'un article de la Constitution jamais encore utilisé pour rétablir l'ordre.

"Dans tous les lieux d'Espagne, les gouvernants (...) savent désormais ce qui se passe quand ils font ce qu'on ne peut pas faire", a-t-il averti.

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