Catalogne : l’arrestation de ministres évoque l’Espagne franquiste
Pour l'historien Fabrice d'Almeida l'arrestation de ministres catalans, perquisitions en série, déploiement de forces de l’ordre, les méthodes utilisées par le gouvernement espagnol pour museler les indépendantistes catalans, ne sont pas sans rappeler celle utilisées naguère par le général Franco.

Catalogne : l’arrestation de ministres évoque l’Espagne franquiste

Pour l'historien Fabrice d'Almeida l'arrestation de ministres catalans, perquisitions en série, déploiement de forces de l’ordre, les méthodes utilisées par le gouvernement espagnol pour museler les indépendantistes catalans, ne sont pas sans rappeler celle utilisées naguère par le général Franco.
Public Sénat

Par Fabrice d'Almeida

Temps de lecture :

2 min

Publié le

Mis à jour le

Après l’arrestation le 20 septembre dernier de 13 hauts responsables de l’exécutif à la demande du Premier Ministre espagnol, Mariano Rajoy, et la saisie des bulletins de vote imprimés en vue du référendum sur l’indépendance, des manifestations spontanées pour leur libération et pour empêcher des perquisitions dans les sièges des partis catalans ont été réprimées et des renforts de la Garde Civile et de police ont été envoyés sur place pour maintenir un ordre qui paraît sévèrement menacé.

Impossible de regarder ces images sans penser à celles de la guerre civile et du franquisme, quand le mouvement autonomiste était poursuivi et traqué. Car Barcelone était devenu le refuge des démocrates et des étudiants progressistes venus du monde entier lutter contre la brutalité fasciste.

Hommage à la catalogne !

À l’époque l’écrivain George Orwell avait publié ses mémoires sur la guerre d’Espagne avec un titre éloquent : Hommage à la Catalogne.

Le Parti populaire espagnol dirigé par Mariano Rajoy qui a recyclé une partie des anciens cadres du franquisme semble renouer avec des pratiques que l’on pensait révolues. Comment prétendre défendre la démocratie en interdisant un vote, et en arrêtant des représentants démocratiquement élus ? M. Rajoy a beau s’appuyer sur un jugement de la cour constitutionnelle qui rejetait la légalité du référendum, il est intervenu bien tard et bien mal. En choisissant la force, il va envenimer une relation tendue avec l’une des régions les plus riches de son pays et risque d’attirer toute la sympathie à des indépendantistes qui ont, désormais, des allures de victimes, d’un politicien autoritaire aux idées courtes.

Partager cet article

Dans la même thématique

Hong Kong Legislature To Vote On Bill Recognizing Same Sex Couples Overseas Registration
3min

Politique

L’Assemblée nationale vote la réhabilitation des personnes condamnées pour homosexualité

L’Assemblée nationale a adopté à l’unanimité, en deuxième lecture, une proposition de loi visant à réhabiliter les personnes condamnées pour homosexualité en France entre 1942 et 1982. Porté par le sénateur socialiste Hussein Bourgi, le texte entend réparer symboliquement des décennies de politiques discriminatoires. Mais la question de l’indemnisation continue de diviser députés et sénateurs et devra être tranchée en commission mixte paritaire.

Le

6min

Politique

Une « ordonnance négociée » pour faire passer le budget ? Un procédé « contraire aux principes parlementaires et démocratiques les plus élémentaires »

D’après des informations des Echos, Sébastien Lecornu plancherait sur la piste d’une « ordonnance négociée », pour faire passer le budget avant Noël, en cas d’une commission mixte paritaire conclusive en fin de semaine. Mais cette hypothèse n’enchante pas les constitutionnalistes, qui y voient le risque de mettre à mal le rôle de l’Assemblée nationale.

Le

CMP : comment la dissolution va modifier l’espace de compromis entre députés et sénateurs
2min

Politique

Budget : le groupe communiste boycotte la commission mixte paritaire

A la veille de la commission mixte paritaire (CMP) sur le budget, le groupe communiste de la chambre haute indique que le sénateur, Pascal Savoldelli n’y siégera pas en tant que membre suppléant. Le groupe dénonce notamment « un problème démocratique majeur » dans la composition de la CMP.

Le

Catalogne : l’arrestation de ministres évoque l’Espagne franquiste
7min

Politique

Numérique : le Sénat adopte à l’unanimité un texte qui interdit l’accès des réseaux sociaux aux mineurs de moins de 13 ans

Alors qu’Emmanuel Macron a promis la semaine dernière d’interdire les réseaux sociaux aux mineurs de moins de « 15 ou 16 ans », le Sénat vient d’adopter à l’unanimité une proposition de loi portant la majorité numérique à 13 ans. Les mineurs de 13 ans à 16 ans devront recueillir l’autorisation parentale pour leur inscription sur un réseau social.

Le