Catalogne :  Rajoy et Puigdemont « un incompétent et un obstiné » selon Édouard Martin
Alors que le Parlement européen débat aujourd’hui de la situation en Catalogne, Gérard Deprez, député européen ADLE belge, Édouard Martin, socialiste français et Florent Marcellesi, Vert espagnol, réagissent aux évènements récents qui ont marqué la région et déchiré l’Espagne, sur le plateau de l’émission Europe Hebdo.

Catalogne : Rajoy et Puigdemont « un incompétent et un obstiné » selon Édouard Martin

Alors que le Parlement européen débat aujourd’hui de la situation en Catalogne, Gérard Deprez, député européen ADLE belge, Édouard Martin, socialiste français et Florent Marcellesi, Vert espagnol, réagissent aux évènements récents qui ont marqué la région et déchiré l’Espagne, sur le plateau de l’émission Europe Hebdo.
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Par Amélia Morghadi

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Après la déclaration en demi-teinte du roi Felipe VI d’Espagne ce mardi, qui a choisi de condamner les autorités catalanes, sans faire aucune mention des manifestations dans les rues de Barcelone ni des incidents qui ont eu lieu dans les bureaux de votes, trois eurodéputés font un point sur la situation espagnole et son contexte européen.  

Usage disproportionné de la force de la part de Madrid ou entêtement des nationalistes catalans ? Pour Florent Marcellesi, député européen espagnol, le problème est double : d’un côté « l’incompétence de Rajoy, une incapacité de comprendre ce qui se passe en Catalogne, et en même temps une fuite en avant du gouvernement catalan ». Selon lui, « la seule solution est la médiation européenne ».

L’eurodéputé socialiste Édouard Martin dénonce quant à lui les positions des deux dirigeants espagnols, Mariano Rajoy, le chef du gouvernement espagnol, et Carles Puigdemont, président de la Généralité de Catalogne : « un incompétent et un obstiné ». Au contraire de son homologue espagnol, il se positionne contre une intervention de l’Union européenne, « la démocratie espagnole et la démocratie catalane sont assez mûres pour pouvoir trouver le contexte dans lequel on puisse avoir un débat apaisé et trouver une solution qui convienne aux deux parties. ».

 

Catalogne: "On ne peut pas régler un problème politique à coup de police et de justice"
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Pour Gérard Deprez, le député belge, Mariano Rajoy, qui a demandé l’intervention de la police le jour du référendum, «a fait preuve d’une raideur qui est incompréhensible de la part d’un chef de gouvernement ».  À propos de Puigdemont, il confie sur le plateau d’Europe Hebdo que  « son exaltation à quelque chose de dangereux ».

L’eurodéputé ADLE, est lui aussi défavorable à une entremise européenne dans la question de l’indépendance de la Catalogne : « Je ne suis pas certain que la médiation européenne soit quelque chose d’opportun ». « L’Europe est construite pour dépasser le nationalisme pas pour l’encourager ». Pour lui, les Espagnols doivent faire acte de responsabilité collective pour faire face seuls à cette crise.

Dialoguer et trouver une solution apaisée

De manière unanime, les trois eurodéputés s’accordent sur le fait que la résolution du conflit passera par le dialogue et par l’intervention de nouveaux acteurs. Pour Édouard Martin, Puigdemont et Rajoy  « n’ont plus la stature pour pouvoir », «  Ils doivent faire un pas en arrière et laisser les vrais démocrates, ceux qui ont vraiment envie de trouver une solution apaisée, de proposer une solution aux Espagnols ». Un scénario qu’approuve l’Espagnol Marcellesi : « On a une telle radicalisation, un tel écart entre les différentes positions, qu’on a besoin de cet élément extérieur ». « Pour respecter l’État de droit et répondre à un problème politique le seul moyen c’est d’en parler et de trouver une solution qui soit accordée », conclut l’eurodéputé français Édouard Martin.

Catalogne: "Il y a une imposture de la part des dirigeants nationalistes"
00:53

« Il y a une imposture de la part des dirigeants nationalistes »

Mais au-delà des questions de la gestion de la crise catalane, Gérard Deprez rappelle le scénario fantasmé sur lequel la possible indépendance de la Catalogne est basée. « Il y a une imposture de la part des dirigeants nationalistes. Ils laissent croire que l’indépendance de la Catalogne aurait pour conséquence que la Catalogne fasse partie immédiatement, si elle est indépendante, de l’Union Européenne. Et c’est faux. »

Comme l’a rappelé le président du Parlement européen Antonio Tajani à la fin du mois de septembre, la présence d’une Catalogne indépendante au sein de l’Union européenne ne va pas de soi.  Selon  Gérard Deprez « Il faudra que la Catalogne sorte de l’Union européenne si elle devient indépendante et pour rentrer dans l’Union Européenne il faudra l’accord unanime de tous les États membres y compris de l’État Espagnol. », explique l’eurodéputé libéral belge.  « Il y a une partie de la campagne menée par les nationalistes qui est basée sur de fausses informations, je dirais même sur des mensonges ».

                                                                                                                                   

 

Retrouvez notre débat dans l'émission Europe Hebdo, présentée par Nora Hamadi mercredi 4 octobre à 18h, vendredi 6 octobre à 18H30, dimanche 8 octobre à 12h30 sur Public Sénat.

 

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