Cazeneuve, Le Drian et Royal soupçonnés d’irrégularités budgétaires
La Cour des comptes tiendra une audience publique le 20 février après avoir été saisie à propos d'"irrégularités" concernant...

Cazeneuve, Le Drian et Royal soupçonnés d’irrégularités budgétaires

La Cour des comptes tiendra une audience publique le 20 février après avoir été saisie à propos d'"irrégularités" concernant...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

La Cour des comptes tiendra une audience publique le 20 février après avoir été saisie à propos d'"irrégularités" concernant environ 300 millions de crédits budgétaires de la part des ministres Bernard Cazeneuve, Jean-Yves Le Drian et Ségolène Royal, selon le Canard enchaîné à paraître mercredi.

La Cour des comptes a "déploré" la publication de cet article "contenant des inexactitudes", dans un communiqué.

Elle affirme avoir été saisie par le Procureur général près la Cour des comptes "au terme d'une enquête menée sur certaines pratiques budgétaires en 2014 et 2015", pour des faits constitutifs d'une "gestion de fait", soit "le maniement des deniers publics par une personne qui n'est pas un comptable public", a-t-elle expliqué.

Il s'agit de deux affaires différentes: "l'une porte sur des financements relatifs à l'enveloppe spéciale transition énergétique confiée à la Caisse des dépôts et consignations, l'autre concerne une enveloppe confiée au Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) dans le cadre du Programme d'investissements d'avenir (PIA)", a expliqué la Cour des comptes.

Selon elle, "cette saisine ne met pas en cause l'intégrité personnelle des personnes concernées". Elle tiendra une audience publique le 20 février prochain pour statuer sur les suites à donner "à ces réquisitoires", a-t-elle précisé.

Le Canard enchaîné a écrit que la Cour des comptes devrait décider lors de son audience si les ministres doivent être renvoyés devant la Cour de discipline budgétaire et financière (CDBF), une juridiction administrative qui lui est associée, pour y être jugés.

Cependant, la Cour des comptes a démenti cette affirmation, précisant dans son communiqué que la CDBF est une "juridiction financière devant laquelle les ministres ne peuvent pas être déférés".

Les faits remontent à l'époque où M. Cazeneuve, aujourd'hui Premier ministre, était secrétaire d'Etat au Budget.

Les trois ministres sont soupçonnés d'avoir "utilisé des fonds publics hors du contrôle d'un comptable public, seul habilité à manier l'argent de l'Etat", selon le journal.

Le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian "aurait puisé dans le programme d'investissements d'avenir (...) pour boucler son budget 2013", a indiqué le journal.

Il aurait demandé à l'administrateur général du Commissariat à l'énergie atomique (CEA), dans une instruction datée du 9 janvier 2014 aussi signée par M. Cazeneuve, "de se livrer à un petit bonneteau budgétaire".

Les ministres auraient attribué au CEA 1,3 milliard d'euros provenant du PIA, et le CEA aurait ensuite remboursé 212 millions d'euros au ministère de la Défense qui ont été affectés "à la force de dissuasion nucléaire".

De son côté, la ministre de l'Environnement Ségolène Royal "est accusée d'avoir pris, en 2014, quelques libertés dans la gestion d'une enveloppe de 1,5 milliard allouée au financement de mesures de transition énergétiques". Le litige porte sur 80 millions d'euros.

Mme Royal "n'est accusée d'aucune malhonnêteté, mais d'irrégularités dans l'usage des fonds", précise le journal.

Partager cet article

Dans la même thématique

Capture 2
3min

Politique

Cancers : l’Union européenne n’a pas « d’excuse pour ne rien faire »

Un sommet européen sur le Cancer doit se tenir à Bruxelles du 19 au 20 novembre. Il s’agit de la deuxième cause de mortalité sur le Vieux Continent. Chaque année, 2,6 millions de nouveaux cas sont diagnostiqués. Tabac, alcool, pesticides, polluants divers, nos modes de vie et conditions de travail sont en cause. Alors, comment endiguer le fléau du cancer dans l’Union européenne ? Pourquoi sommes-nous aussi touchés ? Ici l’Europe ouvre le débat avec les eurodéputés Laurent Castillo (PPE, France) et Tilly Metz (Verts, Luxembourg). L'UE n'a pas "d'excuse pour ne rien faire", estime cette dernière.

Le

Paris : session of questions to the government at the Senate
9min

Politique

Face à un « budget cryptosocialiste », la majorité sénatoriale veut « éradiquer tous les impôts » votés par les députés

Ils vont « nettoyer » le texte, le « décaper ». Les sénateurs de droite et du centre attendent de pied ferme le budget 2026 et le budget de la Sécu. Après avoir eu le sentiment d’être mis à l’écart des discussions, ils entendent prendre leur revanche, ou du moins défendre leur version du budget : plus d’économies et faire table rase des impôts votés par les députés.

Le

Marseille: Amine Kessaci candidate
4min

Politique

Assassinat du frère d’Amine Kessaci : le militant écologiste engagé contre le narcotrafic était « sous protection policière et exfiltré de Marseille depuis un mois »

Le petit frère d’Amine Kessaci, jeune militant écologiste marseillais, connu pour son combat contre le narcotrafic, a été tué par balles jeudi soir à Marseille. L’hypothèse d’un assassinat d’avertissement est privilégiée et pourrait faire basculer la France un peu plus vers ce qui définit les narco Etats. C’est ce que craignaient les sénateurs de la commission d’enquête sur le narcotrafic. Le sénateur écologiste de Marseille Guy Benarroche, proche d’Amine Kessaci a pu s’entretenir avec lui, ce matin.

Le