Cazeneuve: Mélenchon plaide un mot « mal calibré », accepte le procès
Jean-Luc Mélenchon a reconnu mardi que le terme "assassinat" était "mal calibré" dans ses récentes déclarations liant Bernard...

Cazeneuve: Mélenchon plaide un mot « mal calibré », accepte le procès

Jean-Luc Mélenchon a reconnu mardi que le terme "assassinat" était "mal calibré" dans ses récentes déclarations liant Bernard...
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Jean-Luc Mélenchon a reconnu mardi que le terme "assassinat" était "mal calibré" dans ses récentes déclarations liant Bernard Cazeneuve à la mort de Rémi Fraisse, tout en accueillant la possibilité d'un procès en diffamation qui pourrait selon lui faire "éclater la vérité" sur la mort du militant écologiste.

"Si M. Cazeneuve estime qu'il est juste de me faire un procès en diffamation, je l'invite à le faire. De cette façon, nous pourrons devant un prétoire enfin prendre tous les éléments, toutes les pièces du dossier des conditions dans lesquelles Rémi Fraisse est mort", a déclaré l'ancien candidat à la présidentielle lors d'une conférence de presse.

"C'est la seule occasion d'amener devant un prétoire cette affaire (...) et alors on verra qu'en effet, M. Cazeneuve est l'homme qui a mis en place des méthodes d'intervention d'une violence extrême dont les manifestants de la loi El-Khomri se souviennent parfaitement", a-t-il poursuivi.

Pour Sivens où le jeune homme est mort en 2014, "il a été établi que des grenades offensives ont été utilisées et que le commandement de l'opération sur le terrain s'était déroulé en dehors de la présence de tout civil qui rend la forme de l'intervention illégale (...)", a dit M. Mélenchon. "Je ne crois pas que M. Cazeneuve ait à gagner à ce procès", a-t-il ajouté, l'appelant à "la retenue".

"Le point de départ, c'est que (M. Cazeneuve) a dit que je ne m'étais pas exprimé contre le FN (avant le deuxième tour de la présidentielle), laissant entendre qu'en quelque sorte (...) il y aurait une certaine ambiguïté de notre comportement", a expliqué le désormais candidat aux législatives à Marseille.

M. Mélenchon s'est dit "stupéfait" de la polémique engendrée par ses propos tenus mercredi dans deux meetings à Paris et à Montreuil, où il a accusé l'ancien ministre de l'Intérieur non seulement d'être responsable de la mort de Rémi Fraisse mais de s'être "occupé de son assassinat".

"Je suis d'accord pour requalifier d'+homicide+ et je prie pour qu'on comprenne que dans un meeting de 45 minutes il peut arriver qu'un mot ne soit pas calibré exactement", a-t-il justifié, assurant qu'il comptait devant la justice plaider "la bonne foi".

"Je répondais à quelqu'un qui m'interpellait sur le fait que j'avais manqué à la République, en lui ripostant que c'est lui qui a manqué à la République dans la mesure où il n'a pas assumé" et n'a pas démissionné à l'époque.

"Je n'accuse pas M. Cazeneuve d'être venu lui-même assassiner quelqu'un, enfin ! De grâce ! Vous ne savez pas ce que c'est qu'un meeting, un discours qui dure trois quarts d'heure ?", a-t-il répondu à une question sur la gravité de l'accusation d'"assassinat".

"Celui qui me fait la leçon de République doit commencer par balayer devant sa porte", a encore ajouté M. Mélenchon.

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