Le chef de file des socialistes pour les législatives Bernard Cazeneuve "ne croit pas à la disparition du clivage droite-gauche" et défend la présence de "parlementaires de la gauche de gouvernement à l’Assemblée nationale" pour que le quinquennat "ne s'engage pas dans une mauvaise direction".
"Je ne crois pas que le clivage droite-gauche ait disparu dans ce pays. Et je pense qu'à un moment ou un autre il réémergera", a affirmé M. Cazeneuve sur RTL.
Interrogé sur les bons résultats de La République en Marche, le mouvement d'Emmanuel Macron, chez les Français de l'étranger pour les législatives, l'ancien Premier ministre a défendu la présence de députés socialistes au Parlement.
"Je pense par exemple que nous avons besoin sur la justice sociale, sur l'école, sur les services publics, de parlementaires de la gauche de gouvernement à l'Assemblée nationale si nous voulons que ce quinquennat réussisse et ne s'engage pas dans une mauvaise direction", a-t-il déclaré.
Prenant l'exemple de la hausse de la CSG prévue par le gouvernement pour financer la suppression des cotisations salariales, l'ancien Premier ministre a estimé que "cette mesure de pouvoir d'achat, qui n'est pas nécessairement mauvaise, implique pour être appliquée dans de bonnes conditions, qu'il y ait des parlementaires de gauche à l'Assemblée nationale".
"Je ne dis pas que Emmanuel Macron n'atteindra pas son objectif avec les candidats d’En Marche, mais je pense que s'il veut réussir l'ambition de modernisation qu'il porte, il est préférable que nous ayons une coalition dans laquelle chacun est respecté", a-t-il ajouté.
Le président du groupe PS sortant à l'Assemblée nationale Olivier Faure a lui aussi plaidé sur LCP pour des députés socialistes nombreux afin d'éviter "une forme de dérive progressive vers la droite" et d'"arrimer ce quinquennat à la gauche".
Se refusant à faire des pronostics sur l'issue des scrutins des 11 et 18 juin, il a simplement affirmé que "bien sûr, il y aura un groupe socialiste à l'Assemblée" avec "plus de 15 députés", le seuil minimum requis.
"On le sait et les sondages sont tous là pour en attester: le président Emmanuel Macron aura une majorité absolue à l'Assemblée", a-t-il ajouté.
"Et donc la question de cette élection (...) est de savoir si on aura un parti unique ou si on aura aussi d'autres expressions qui permettront de concourir à la démocratie et de faire en sorte que y compris l'opinion publique puisse être alertée quand il y a des sujets qui le méritent", a-t-il poursuivi, jugeant par ailleurs qu'il faudrait "complètement refonder" le Parti socialiste mais qu'un changement de nom relevait du "gadget".