C’est à une « battle » d’anaphores que se sont livrés le sénateur LR, Roger Karoutchi et le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, aux questions d’actualités du gouvernement. Le sujet ? La politique de la France en Afrique. « Au moment où le président algérien fustige la politique française en matière migratoire, au moment où on apprend le report du sommet de la Francophonie qui devait se tenir en Tunisie, au moment où les gouvernements malien et centrafricain contestent la politique militaire et la présence des forces françaises dans leur pays, au moment où le Sénégal proteste contre le retrait des capitaux et des investissements français au profit des investissements chinois […] Y a-t-il, M. le ministre, encore une politique française en Afrique ? », a demandé Roger Karoutchi.
Appréciant visiblement la figure de style, Jean-Yves Le Drian lui a répondu selon la même tournure. « Au moment où le président Tshisekedi (République démocratique du Congo) considère que le président Macron est l’interlocuteur de l’Europe pour le développement de l’Afrique, au moment où nous commençons à sentir les effets de la grande conférence pour un nouveau pacte de relance pour l’Afrique, au moment où les responsables politiques d’Afrique du Sud reconnaissent l’action de la France pour lutter contre les risques pandémiques […], au moment où on développe au Sénégal un hub universitaire franco-sénégalais […], au moment où nous préparons un sommet entre l’Union européenne et l’Union africaine sous présidence française, qui sera amené à développer une nouvelle charte de la relation entre l’Europe et l’Afrique […] Oui, M. Karoutchi, il y a vraiment une politique africaine de la France. Ce n’est pas la Françafrique, peut-être que ça vous dérange mais ce n’est plus la Françafrique », a-t-il tancé.
« Je vais vous rassurer. Je ne suis pas un nostalgique de la Françafrique » a tenu a souligné le sénateur LR en évoquant désormais l’existence de la « Chinafrique » et de la « Russafrique ». « Peut-être que la France doit se poser la question de la réalité de sa relation avec l’Afrique », a-t-il conclu.