Ce pharmacien voudrait « être payé pour toutes les boîtes de médicaments » qu’il ne vend pas.
Antoine Prioux, pharmacien de 34 ans à Bugeat en Corrèze a fait réagir sur les réseaux sociaux lors de l’émission Dialogue Citoyen. En réponse aux problèmes des déserts médicaux il remet en cause le modèle de rémunération du pharmacien.

Ce pharmacien voudrait « être payé pour toutes les boîtes de médicaments » qu’il ne vend pas.

Antoine Prioux, pharmacien de 34 ans à Bugeat en Corrèze a fait réagir sur les réseaux sociaux lors de l’émission Dialogue Citoyen. En réponse aux problèmes des déserts médicaux il remet en cause le modèle de rémunération du pharmacien.
Public Sénat

Par Pauline Vilchez

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« Pour que ton entreprise croisse, il faut que les gens soient malades ? ». Il est en troisième, il a 14 ans et vient de comprendre le truc le plus fondamental qui vient pourrir le système de santé le plus solidaire et magnifique du monde ». C’est avec cette anecdote sur un élève stagiaire de troisième qu'il a accueilli dans sa pharmacie, qu’Antoine Prioux, pharmacien à Bugeat a marqué les esprits sur le plateau de Dialogue Citoyen.

« Si un stagiaire de troisième arrive à comprendre le problème, alors il faudrait envoyer tous nos politiques en stage de troisième » ; « ça fait du bien d’entendre un pharmacien dire qu’il devrait vendre moins », les messages des internautes de la plateforme Twitch (sur laquelle était diffusée en direct l’émission) ont été nombreux à le soutenir.

« Faire plus avec moins, mieux et vite ».

Face à Jean-François Rapin, sénateur du Pas-de-Calais, Les Républicains et Jocelyne Guidez, sénatrice de l’Essonne, Union Centriste, il explique que par manque de professionnels de santé sur ce territoire de 3 000 km2 il doit « faire plus avec moins, mieux et vite ».

Des chasseurs de temps

« Aujourd’hui je suis payé pour les boîtes de médicaments que je vends mais dans l’idéal je voudrais être payé pour toutes celles que je ne vends pas » s’exaspère le pharmacien. Son idée : revoir le mode de financement des pharmacies, et être payé non pas pour les médicaments administrés, mais pour ceux qu’il évite de vendre.

Il refuse d’ailleurs de rentrer dans le système pharmaceutique actuel : « Je fais partie d’une équipe de soins » au sein de laquelle médecins, kinés, infirmiers et pharmaciens « veulent travailler en coopération avec les pharmaciens de notre territoire. Et sortir de cette logique de concurrence de marché ».

« Travailler en coopération avec les pharmaciens de notre territoire et sortir de cette logique de concurrence de marché ».

Objectif : s’associer à plusieurs professionnels de la santé pour créer une maison de santé ambulatoire, et revoir l’organisation des soins, notamment sur le plateau des Millevaches, en proie au désert médical.

Antoine Prioux a notamment mis en place un système de pilulier automatique pour les personnes âgées en maison de retraite afin de libérer du temps aux infirmiers pour qu’ils puissent « soit mieux prendre en charge les résidents, soit se former, soit soutenir les médecins ».

Il a également déploré le fait que plutôt que de « rémunérer la pertinence ou la qualité des soins. On rémunère la quantité ».

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