Dans une nouvelle lettre envoyée aux chefs de partis, Emmanuel Macron souhaite, à nouveau, une « rencontre de Saint-Denis », le 17 novembre prochain, sur le modèle de celle organisée le 30 août pendant douze heures. Cette fois, le siège réservé au Parti socialiste (PS) devrait être vide. « Ce sera sans moi », martèle Olivier Faure, premier secrétaire du PS sur Public Sénat.
Il dénonce les propositions du chef de l’Etat qui se dit ouvert à modifier la Constitution pour permettre la tenue de référendums sur la fin de vie et sur l’immigration. « Ce n’est pas un appel d’air, mais un appel du pied aux Républicains qui le réclame à cor et à cri comme le Rassemblement National. Il est là pour leur donner ce nouveau gage de confiance et espérer en retour leur confiance. Ce deal-là, je n’y participerai jamais », indique Olivier Faure en référence à la loi immigration examinée aujourd’hui au Sénat et pour laquelle la majorité présidentielle a besoin des voix de la droite et des centristes pour faire adopter le texte.
Le député socialiste de Seine-et-Marne s’indigne aussi que le président de la République s’oppose à l’élargissement des thématiques des référendums à la réforme des retraites ou à une taxe sur les superprofits, deux sujets portés par la gauche. « La ficelle est grosse. Les référendums pour la droite et l’extrême droite, j’y suis favorable, les référendums que propose la gauche sur les superprofits ou sur la réforme des retraites, là, c’est impossible », déplore Olivier Faure.
« Je ne suis pas là pour tenir la chandelle »
En refusant de participer à cette nouvelle réunion des chefs de partis autour d’Emmanuel Macron, Olivier Faure entend défendre le Parlement : « Le Parlement, on en parle plus, de toute façon, il marche au 49-3. Mais pendant ce temps-là, vous avez un cénacle avec quelques privilégiés qui auraient la chance de parler avec le chef de l’Etat, c’est non ! Je ne veux pas supprimer le Parlement ».
Le chef des socialistes considère également que ces réunions n’ont pas vocation à produire des consensus politiques, mais que chaque patron de parti vient donner « son avis ». C’est ainsi qu’il justifie sa participation à la première réunion proposée à la fin du mois d’août. « Je suis républicain, quand je suis invité par le chef de l’Etat qui nous dit j’aimerais discuter avec vous. Je ne vais pas refuser de discuter. Mais là, quand je vois l’ordre du jour qui nous est proposé, je ne suis pas là pour tenir la chandelle. S’il veut se marier avec la droite et pousser le raisonnement jusqu’à l’extrême droite, grand bien lui fasse, ce sera sans moi », s’agace Olivier Faure qui est donc le premier, à gauche, à fermer la porte à Emmanuel Macron.