Cédric Perrin : « Les frontaliers mettent un temps infini pour se rendre sur leur lieu de travail »
Le sénateur LR du territoire de Belfort, Cédric Perrin réclame l’ouverture de deux points de passages supplémentaires entre la France et la Suisse. Actuellement, il n’y a que deux postes frontières ouverts ce qui provoque des embouteillages monstres dans la région. 

Cédric Perrin : « Les frontaliers mettent un temps infini pour se rendre sur leur lieu de travail »

Le sénateur LR du territoire de Belfort, Cédric Perrin réclame l’ouverture de deux points de passages supplémentaires entre la France et la Suisse. Actuellement, il n’y a que deux postes frontières ouverts ce qui provoque des embouteillages monstres dans la région. 
Public Sénat

Par Cécile Sixou

Temps de lecture :

4 min

Publié le

« Trois, voire quatre kilomètres de bouchons, en temps normal ça n’existe pas, on n’a jamais vu ça chez nous ». Cédric Perrin, sénateur LR du territoire de Belfort, n’en revient pas. Tous les jours, les administrés de son département qui travaillent en Suisse doivent compter presque 45 minutes pour passer de l’autre côté de la frontière. Avec la crise du coronavirus, tous les points de passage entre la France et la Suisse ont été fermés, sauf deux. En temps normal il y en a une vingtaine étalés sur les 200 kilomètres de frontière. « Les frontaliers mettent un temps infini pour se rendre sur leur lieu de travail ou en revenir, sachant que pour certains rien que le fait de rejoindre le poste frontière ça leur fait un détour d’une heure, sans compter les bouchons ». Plusieurs milliers de Français seraient dans ce cas. Ils travaillent dans l’horlogerie ou la microtechnique, et ne peuvent pas faire de télétravail. « Ils font un travail manuel, donc ils ne peuvent pas le faire à distance ». Le pays beaucoup moins touché par l’épidémie a choisi un confinement peu contraignant, qui permet aux entreprises suisses de continuer à travailler. « La situation est déjà inquiétante pour les travailleurs transfrontaliers et ça devrait empirer » confie le sénateur Cédric Perrin car la Suisse doit lever les mesures de confinement.

Deux heures sur le poste frontière « pour voir »

Le sénateur a voulu voir par lui-même. Il y a 10 jours, il a accompagné le directeur des douanes, en visite sur l’un des postes frontières. « J’y ai passé pratiquement deux heures pour voir quels étaient les problèmes ». Il constate un manque d’effectifs, réduits à cause du Covid « des personnes sont malades ou à risques et ne peuvent effectivement pas assumer leur poste ». L’autre difficulté, c’est la diminution des routes lors du passage en Suisse « vous passez d’une quatre voies à une deux voies, donc forcément ça génère des bouchons ». Enfin, il constate que la présence de deux administrations sur les postes frontières, la police et les douanes, multiplie le nombre de contrôles et ralentit le trafic. « Ce sont deux entités avec des prérogatives différentes, la police des frontières contrôle les personnes et les douanes ce sont les marchandises, il faut arriver à gérer tout ça et c’est très compliqué, le trafic s’en ressent et les frontaliers aussi ». La Suisse qui se situe hors espace Schengen effectue un contrôle sur les marchandises contrairement aux autres pays frontières comme l’Allemagne, l’Espagne ou l’Italie, « il y a moins de difficultés sur ces autres frontières » estime le sénateur.

« La balle est dans le camp des suisses »

Pour désengorger le trafic, Cédric Perrin réclame l’ouverture de deux postes de frontières supplémentaires, « il faut pouvoir assurer les contrôles, donc deux c’est ce qui peut se faire ». Le directeur des douanes a fait cette demande auprès de la Suisse « ce n’est pas une demande d’ouverture H24, mais juste aux heures de pointe » car le passage est strictement interdit pour toute personne qui ne travaille pas, « ce qui limite les allées et venues ». De son côté, le sénateur a saisi l’ambassadrice de Suisse en France « je l’ai appelée pour lui expliquer la situation ». Mais le retour du voisin helvète tarde, « on attend, la balle est désormais dans le camp des suisses ». 

Partager cet article

Dans la même thématique

Cédric Perrin : « Les frontaliers mettent un temps infini pour se rendre sur leur lieu de travail »
7min

Politique

Présidentielle : « Pas candidat » pour le moment, Raphaël Glucksmann « trace » son chemin et défend sa « vision pour le pays »

Place Publique a planché depuis neuf mois sur une ébauche de programme, présentée par Raphaël Glucksmann. « Si on aspire à prendre les rênes du pays, c’est fondamental d’avoir une offre politique à gauche, prête à gouverner », lance l’eurodéputé. Mais avant une éventuelle candidature, l’enjeu sera de créer la « dynamique », en revendiquant une ligne « claire ».

Le

SIPA_01217760_000006
7min

Politique

Energie : la proposition de loi Gremillet sème la zizanie entre macronistes et LR

A l’Assemblée nationale, les débats autour de la proposition de loi sénatoriale de programmation énergétique ont vu le « socle commun » se fissurer une nouvelle fois sur les questions environnementales. Un amendement LR adopté grâce aux voix du RN fixe un moratoire sur toute nouvelle installation éolienne et photovoltaïque. Un amendement qui devrait conduire à un rejet du texte mardi, lors du vote solennel, et gêner un peu plus le Premier ministre plus que jamais sous la menace d’une censure.

Le

Cédric Perrin : « Les frontaliers mettent un temps infini pour se rendre sur leur lieu de travail »
3min

Politique

Smartphone à l’entrée au collège : le dilemme de cette maman

À l’heure où plusieurs sociétés savantes alertent sur les dangers d’une trop forte exposition des enfants aux écrans, Clémentine Legrand, maman active et parisienne s’interroge sur la pertinence de fournir, au plus jeune de ses enfants, un téléphone pour son entrée au collège. Interrogée dans l’émission Dialogue citoyen, présentée par Quentin Calmet, elle revient sur les risques encourus par les enfants au moment du passage au collège.

Le

Cédric Perrin : « Les frontaliers mettent un temps infini pour se rendre sur leur lieu de travail »
4min

Politique

Ministère de l’Intérieur : « Ce qui m’a frappé, c’est le rapport quasiment quotidien à la mort » déclare le dessinateur Mathieu Sapin

Il est toujours dans le décor, un carnet de croquis à la main. Depuis presque 15 ans maintenant, Mathieu Sapin s’est fait une spécialité dans ses ouvrages de nous dévoiler les coulisses du monde politique. Dans son dernier opus A l’intérieur, il embarque avec les forces de l’ordre. Police judiciaire, compagnie républicaine de sécurité, le dessinateur qui se classe à gauche nous dévoile au micro de Rebecca Fitoussi dan l’émission Un monde, un regard les raisons qui l’ont poussées à accepter de franchir les portes du ministère de la place Beauvau, alors dirigé par Gérald Darmanin.

Le