Censure du gouvernement Barnier : « Il n’y aura pas de crise pour nos concitoyens », assure Cécile Cukierman

Ce mercredi, Cécile Cukierman, sénatrice de la Loire et présidente du groupe communiste au Sénat était l’invitée de la matinale de Public Sénat. Si une censure plane au-dessus du gouvernement de Michel Barnier, ce qui impliquerait, selon le Premier ministre qu’ « il n’y aura pas de budget », la sénatrice estime qu’il n’est pas nécessaire d’agiter « une inquiétude comme si nous allions rentrer dans une période de chaos ».
Camille Gasnier

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Le gouvernement de Michel Barnier sera-t-il censuré ? Alors que le projet de loi de finances est arrivé cette semaine au Sénat, la Haute assemblée a adopté hier le budget de la Sécurité sociale. Le texte doit être examiné aujourd’hui en commission mixte paritaire, instance dans laquelle sept députés et sept sénateurs doivent trouver un accord sur le texte. Si un compromis est trouvé entre les parlementaires, il devra être définitivement voté par l’Assemblée nationale et le Sénat. Lors de cet ultime examen, le gouvernement pourrait engager sa responsabilité via l’article 49 alinéa 3 de la Constitution, risquant ainsi d’être visé par une motion de censure. Les députés du Nouveau Front populaire voteront la censure, tandis que Marine Le Pen a révélé que le Rassemblement national était prêt à la voter.

Dans cette perspective, que pourrait-il se passer ? Michel Barnier a déploré hier sur le plateau de TF1, que si le gouvernement tombe, « il n’y aura pas de budget […] et des turbulences graves sur les marchés financiers ». Un pessimisme que ne partage pas Cécile Cukierman. Pour la présidente du groupe communiste au Sénat, « il ne faut pas trop agiter une inquiétude comme si nous allions rentrer dans une période de chaos, il y aura peut-être de l’instabilité politique, mais il n’y aura pas de crise pour nos citoyens dans l’immédiateté ».

La sénatrice de la Loire précise qu’il est nécessaire que les salaires des fonctionnaires et que les retraites soient versés. Pour cela, Marine Le Pen a affirmé lundi, que « si le budget 2025 ne passe pas, c’est celui de l’année dernière qui passerait », le qualifiant de « moins mauvais » que le budget actuel, car « les classes populaires et moyennes sont moins touchées ».

Retrait de la mesure instaurant 7 heures de travail supplémentaires sans rémunération : « Cela ne règle pas la question du financement de la Sécurité sociale »

En attendant, la procédure budgétaire continue son chemin. La semaine dernière, une mesure vivement contestée par la gauche sénatoriale a été adoptée par le Sénat au sein du projet de loi de financement de la Sécurité sociale : l’instauration de 7 heures de travail supplémentaires sans rémunération. Cette « contribution de solidarité » devait être destinée à financer les dépenses croissantes liées aux personnes âgées dépendantes. Adoptée à 216 voix contre 119, notamment par les sénateurs de droite et du centre, elle va finalement être retirée du projet de budget de la Sécurité sociale. Hier, Laurent Wauquiez, président du groupe Droite républicaine à l’Assemblée nationale, a annoncé s’être mis d’accord avec les sénateurs Les Républicains pour renoncer à cette contribution de solidarité. La présidente du groupe communiste au Sénat se félicite que cette mesure ne figure finalement pas dans le texte : « Nous avons combattu cette mesure ». La sénatrice de la Loire souligne néanmoins que « cela ne règle pas la question du financement de la Sécurité sociale ».

Débat sur le Mercosur : « Un Parlement a toujours plus de poids qu’un homme seul »

Aujourd’hui, en parallèle de l’actualité budgétaire, un débat et un vote sur le Mercosur sont organisés au Sénat, conformément à l’article 50-1 de la Constitution. L’Assemblée nationale a rejeté l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et les pays du Mercosur, à 484 voix contre 69. Sur l’opportunité d’un tel débat, Cécile Cukierman a déclaré : « Je pense que c’est important sur des sujets comme celui-ci d’engager le Parlement ». Mais est-ce que cela aura un véritable impact au niveau européen ? La présidente du groupe communiste considère qu’ « un Parlement a toujours plus de poids qu’un homme seul ».

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Dans le 20 heures de TF1 et France 2, Michel Barnier dont le gouvernement est en sursis, dans l’attente du vote d’une motion de censure demain à l’Assemblée nationale, en a appelé à la « responsabilité » des députés. Il a considéré que les élus RN devront « rendre des comptes » a leurs électeurs s’ils votaient une motion rédigée « par l’extrême gauche ».

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Alors que le gouvernement s’apprête à tomber, chacun réfléchit à la suite. A droite, « le nom de François Baroin recircule », glisse le sénateur LR Roger Karoutchi. Au PS, on tend la main. « Nous sommes à la disposition du président de la République », avance Patrick Kanner, à la tête du groupe PS du Sénat. Pour le centriste Hervé Marseille, il faut « trouver une plateforme d’action, comme disent les socialistes, de non censurabilité, pour essayer de trouver un accord ». Les grandes manœuvres ont commencé.

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