Pour celui qui a fondé en 2021 le Paris Basket Fauteuil, l’héritage le plus visible reste la reconnaissance et l’inclusion des personnes en situation de handicap dans la société. Il reste cependant des efforts à faire pour poursuivre cette inclusion.
« On avait peur que les infrastructures après les Jeux soient réservées à une certaine élite »
Depuis le mois de septembre, le Paris Basket Fauteuil s’entraine tous les mercredis à l’Adidas Arena, construite spécialement pour les JOP. Pour Sofyane Mehiaoui, pouvoir s’entrainer dans cette salle de 8000 places est un honneur : « Ce lieu est juste magnifique, il est tout neuf, tout beau, totalement accessible, c’est une chance. Il poursuit : On est très fiers de pouvoir s’y entrainer, on avait peur que les infrastructures après les Jeux soient réservées à une certaine élite. De pouvoir, nous – personnes en situation de handicap, athlètes – en bénéficier, c’est juste génial ».
Mais tous les sites construits à l’occasion des Jeux ne sont pas pour autant accessibles. L’international français prend l’exemple du Prisme (Pôle de Référence Inclusif Sportif Métropolitain) de Bobigny, un équipement sportif multisports destiné au para-sport : « Le Prisme est mal desservi alors que c’est une superbe idée. On parle d’inclusion au sport, au travail, à l’école, mais si on ne nous donne pas la possibilité de nous déplacer facilement pour accéder à ces lieux, l’inclusion ne fonctionne pas ».
« C’est dur de se dire que cette aide était juste pendant les Jeux »
Le basket fauteuil n’étant pas reconnu comme un sport professionnel, l’accompagnement des sponsors est essentiel pour les pratiquants de haut niveau comme Sofyane, il regrette que certains ne l’aient plus soutenu après les Jeux : « Pendant les Jeux, j’ai eu la chance d’être accompagné par différents sponsors. Malheureusement après les Jeux, seulement certains ont continué à me sponsoriser. C’est dur de se dire que cette aide était juste pendant les Jeux et qu’après il n’y a plus rien, comme si on ne faisait plus de sport, comme si on avait arrêté notre carrière ». L’international français estime un manque à gagner de près de 50.000 euros et déplore : « Quand on habite Paris, il faut payer le loyer, il faut forcément travailler à côté, on ne peut pas juste se consacrer à l’allocation adulte handicapé et s’entrainer. Los Angeles, c’est loin et c’est proche donc je me dis qu’il faut que le travail commence maintenant ».
Le soutien de Michel Savin, sénateur expert du sport
S’il salue la « rupture culturelle par rapport au handicap avec une vraie adhésion du public », le sénateur Les Républicains de l’Isère regrette néanmoins le manque d’accompagnement des sponsors après les Jeux : « On voit bien qu’il y a un coup de projecteur tous les quatre ans, puis un oubli, mais entretemps il faut que les athlètes puissent continuer à vivre. Ça aurait dû faire partie d’un travail sur l’héritage, comment accompagner nos athlètes, notamment les paralympiques, jusqu’aux prochaines olympiades ».
Écrit par Sacha Ferrand.
Une émission à revoir en intégralité sur notre espace replay.